Quand le béton s'approprie des terres agricoles L'APC de Bir El Djir, prenant le taureau par les cornes, a réussi à régulariser au moins 2550 cas, tous liés à la délivrance des titres de propriété. Les dépassements orchestrés contre le foncier public ne sont pas près de prendre du recul malgré toutes les dispositions arrêtées. La commune de Bir El Djir, localement appelée «Bir El Djib», est un exemple concret d'une municipalité ravagée par le phénomène. Des sources proches de la question indiquent que «48 affaires liées au détournement sont à tirer au clair dans les prochains jours». Les mêmes sources ajoutent que «la majeure partie des cas recensés est liée aux dépassement perpétrés contre le foncier public». De telles attaques ne sont pas un simple fait du hasard. Le foncier de la commune de Bir El Djir, connu pour ses terrains fertiles d'antan, continue à faire l'objet de tant de convoitises. Pour cause, le béton et l'urbanisation sauvage font des ravages, notamment à la faveur de la lancinante question liée à la forte demande en matière de logement. Pour sa part, l'APC de Bir El Djir, prenant le taureau par les cornes, a réussi à régulariser au moins 2550 cas, tous liés à la délivrance des titres de propriété. Dans le sillage d'une telle action administrative, 1000 autres cas sont en attente d'une suite favorable devant émaner des mêmes services. Il s'agit entre autres des lopins de terrains situés dans les sites de Bendaoud1, Bendaoud 2 et Bendaoud 3, qui seront régularisés. «Tout le contentieux lié à la régularisation administrative du foncier sera élucidé cette année», a-t-on appris auprès des cadres de la commune de Bir El Djir, localité située dans la partie est de la wilaya d'Oran. Idem pour la municipalité d'Arzew qui a vécu une situation similaire. Dans une investigation faite auparavant, L'Expression a dévoilé 50 affaires, toutes liées au détournement du foncier public. Lesdites affaires ont été portées devant les tribunaux d'Oran. La machine judiciaire, a été mise en branle par les responsables de la capitale pétrochimique d'Arzew après que la ville qu'ils gèrent soit devenue la proie de tous les prédateurs du foncier, en la ceinturant par toutes formes de tôles, bâties par des familles venant de la partie ouest du pays instaurant une république de taudis ternissant l'image de l'entrée est de la wilaya d'Oran. En décidant de la sorte, les responsables municipaux de la «vitrine est» d'Oran ont, à travers leur action, mis le paquet, tout en comptant sur le rôle des représentants de la justice et l'appui du pouvoir politique, en vue de redorer le blason de la plus grande ville aussi bien pétrochimique qu'industrielle du pays, Arzew. De manière générale, la clochardisation de la ville s'est amplifiée. Les acteurs principaux d'une telle situation ne sont autres que des charognards venant de tout bord proposant des bidonvilles à des familles en mal de logement. Avant de recourir à l'arbitrage judiciaire, les occupants des bidonvilles, se comptant par plusieurs dizaines de familles, ont été destinataires de mises en demeure provenant des services municipaux les sommant d'évacuer les lieux qu'ils ont squattés. Ce squat a commencé à voir le jour durant les années du terrorisme et s'est généralisé lorsque les pouvoirs publics ont pris des mesures à la hauteur des événements en relogeant le maximum de familles, d'où d'ailleurs la tricherie opérée par plusieurs d'entre elles se faisant passer pour des demandeurs de logements. Ces dernières venant de toutes parts de l'ouest du pays, ont élu domicile sur des terres agricoles et autres lopins de terrains appartenant à l'Etat. Aussi, un tel phénomène a pris de l'ampleur à partir de 2007, à la faveur de l'élan effréné du relogement décidé par les pouvoirs publics dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Plusieurs centaines de familles, ayant occupé pendant de longues années des habitations de fortune, ont bénéficié d'habitations correctes. Le relogement de ces familles a été calculé sur leur simple recensement, à savoir se trouvant dans le besoin d'une habitation convenable. Du coup, des milliers de familles se manifestent en revendiquant «leur droit» au logement. Pour bien étayer leurs tricheries, les «faux» demandeurs n'hésitent pas à dresser des bidonvilles, des tentes et d'autres habitations de fortune sur des terres publiques, ceci aux fins de se faire recenser dans le but de bénéficier d'une habitation. Cette situation a vite fait réagir les responsables locaux en décidant d'un autre recensement. Celui-ci a porté sur le nombre des squatteurs qui ont outrepassé toutes les lois de la République en s'attaquant au foncier public, l'occupant illégalement. Etonnantes ont été les conclusions des enquêtes menées dans la commune d'Arzew. En 2015, pas moins de 900 familles n'ont rien trouvé de mieux à faire pour revendiquer leur droit au logement que d'élire domicile sur des terres ne leur appartenant pas, le foncier public. Un peu partout dans les 26 localités composant la wilaya d'Oran, la mafia du foncier a bafoué toutes les lois réglementant la gestion.