Etonnantes ont été les conclusions des enquêtes menées au sein des services municipaux, pas moins de 900 familles ont élu domicile sur des terres ne leur appartenant pas. 50 affaires, toutes liées au détournement du foncier public, sont portées devant les tribunaux d'Oran. La machine judiciaire, qui vient d'être mise en branle, a été décidée par les responsables de la capitale pétrochimique d'Arzew après que la ville qu'ils gèrent soit devenue la proie de tous les prédateurs du foncier, en la ceinturant par toutes formes de tôles, bâties par des familles venant de la partie ouest du pays instaurant une république de taudis ternissant l'image de l'entrée est de la wilaya d'Oran. En décidant de la sorte, les responsables municipaux de la «vitrine est» d'Oran mettent le paquet, tout en comptant sur le rôle des justiciers et l'appui du pouvoir politique, en vue de redorer le blason de la plus grande ville aussi bien pétrochimique qu'industrielle du pays, Arzew. Avant de recourir à l'arbitrage judiciaire, les occupants des bidonvilles, se comptant par plusieurs dizaines de familles, ont été destinataires de mises en demeure provenant des services municipaux les sommant d'évacuer les lieux qu'ils ont squattés. Ce squat a commencé à voir le jour durant les années du terrorisme. Des familles venant de toutes parts de l'ouest du pays, ont élu domicile sur des terres agricoles et autres lopins de terrains appartenant à l'Etat. Le phénomène a pris de l'ampleur à partir de 2007, à la faveur de l'élan effréné du relogement décidé par les pouvoirs publics dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Plusieurs centaines de familles, ayant occupé pendant de longues années des habitations de fortune, ont bénéficié des habitations décentes. Le relogement de ces familles a été basé sur un simple recensement des familles se trouvant dans le besoin de logement. Du coup, des milliers de familles se manifestent, demandant des logements. Pour bien étayer leurs tricheries, les élus futés n'hésitent pas à dresser des bidonvilles, des tentes et d'autres habitations de fortune sur des terres publiques, ceci aux fins de se faire recenser dans le but de bénéficier d'une habitation. Cette situation a vite fait réagir les responsables locaux en décidant d'un autre recensement. Celui-ci a porté sur le nombre des squatteurs qui ont outrepassé toutes les lois de la République en s'attaquant au foncier public, l'occupant illégalement. Etonnantes ont été les conclusions des enquêtes menées dans la commune d'Arzew. Pas moins de 900 familles n'ont trouvé rien de mieux à faire pour revendiquer leur droit au logement que d'élire domicile sur des terres ne leur appartenant pas. Le foncier public est à la fois englouti et dilapidé au vu et au su de tout le monde. Un peu partout dans les 26 localités composant la wilaya d'Oran, la mafia du foncier a bafoué toutes les lois réglementant la gestion. Cette situation continue à prendre de l'ampleur. Un peu partout à Oran, la situation est encore loin de connaître un heureux épilogue tant que la petite mafia du foncier, composée essentiellement de charognards, a pris le relais en s'accaparant de plusieurs hectares de terres, les amoncelant en petits lots et les proposant à des familles se disant dans le besoin d'être relogées. C'est le cas à El Hassi, situé dans la partie ouest d'Oran. Des quartiers populaires géants comme Douar Tiartia, ont été dressés. Idem dans les communes de Sidi Chahmi et Es Senia. La situation est tellement gravissime que les services municipaux peinent à la solutionner. Faute de coordination des efforts entre les services et les autres institutions étatiques, ces familles n'ont même pas été alimentées en eau et en électricité. Ceci dit, ces bidonvilles ont été régularisés de fait. Au dernier bilan arrêté, la wilaya d'Oran est ceinturée par pas moins de 41.000 bidonvilles. La situation ne fait que s'aggraver. Quand est-ce qu'El Bahia retrouvera-t-elle son charme d'antan? Rien n'est encore sûr tant que le phénomène prend des allures vertigineuses!