La valeur n'attend point...Emmanuel Macron n'a que 39 ans. C'est le plus jeune candidat à l'élection présidentielle française du 23 avril prochain. Comme il a été le plus jeune ministre de l'économie de la Vème République à l'âge de 37 ans en 2014. Il détrône ainsi Valéry Giscard d'Estaing qui avait été nommé, à l'âge de 43 ans, à ce même ministère en 1969, sous Georges Pompidou. Néanmoins, sa plus grande réussite aura été d'avoir créé, en avril 2016, un mouvement politique qui est, très vite, devenu le plus puissant parti de l'Hexagone (devant le parti «les Républicains» et le parti socialiste) et le seul à s'opposer sérieusement au Front national (des Le Pen, père et fille), qui, après 45 années d'existence, «s'approche des grilles» de l'Elysée. Une fulgurance qui déroute toute la classe politique française. Une classe politique qui souffre dans le même temps d'une dégénérescence grave. Crise à droite. Fractures à gauche. Silence du Centre. Seuls les extrêmes à gauche et à droite donnent de la voix. Dans cet «océan» démonté, Macron pulvérise les records d'affluence à ses meetings. Les analystes de tous bords se perdent en conjenctures. Les partis traditionnels versent dans l'infantilisme pour le critiquer. Macron vient de jeter sa dernière «bombe» dans les jardins des «éléphants» politiques. Au cours de sa visite à Alger et après s'être recueilli au carré des Martyrs, le leader du mouvement «En Marche» a déclaré que «la colonisation est un crime contre l'humanité». De 1830 à 1962. Des enfumades à la torture. De ce fait il se dit prêt, s'il était élu, à «présenter ses excuses» aux victimes. C'est-à-dire aux Algériens. Aucun chef d'Etat français, aucune personnalité politique quelconque n'avait, avant lui, avancé sur ce terrain. A ceux qui avançaient sa «peur de s'exposer» pour expliquer le différé de la publication de son programme, son positionnement inédit démontre tout le contraire. Ce jeune prodige français de la politique qui défie tous les codes du «politiquement correct» sait que son discours va dans le sens des aspirations de l'immense majorité des Français. Ce qu'il dit aujourd'hui sur la colonisation rejoint totalement la position des 75% d'électeurs français qui, lors du référendum du 8 janvier 1961, ont voté pour l'autodétermination du peuple algérien. Ils formaient jusque-là une «majorité silencieuse». Macron leur donne une voix. Ici en Algérie, la déclaration de Macron est, bien évidemment, saluée. Pour une raison simple. Les excuses lorsqu'elles seront formulées, ouvriront la voie vers une refondation des relations entre l'Algérie et la France. Sans haine ni revanche, il n'y a, dans cette exigence algérienne, que l'indispensable base d'un retour au respect mutuel. Un sentiment qui permettra le partenariat stratégique souhaité entre les deux pays. Dans l'intérêt bien compris des deux peuples. Sur l'échiquier régional, l'Algérie de 2017 n'est plus l'Algérie des années 1990. Macron l'a compris!