L'accès à l'hôtel est strictement interdit, sauf aux cadres du parti qui ne font pas partie de la commission nationale d'étude des dossiers de candidature. Dans une climat de lourde angoisse des 6 228 postulants aux postes de députés, le patron du FLN, Djamel Ould Abbès, a transformé l'hôtel Moncada à Ben Aknoun (Alger) en «bunker». Il a donné instruction aux services de sécurité d'interdire l'accès à l'hôtel à tous les étrangers, hormis les militants et les cadres du parti qui ne font pas partie de la commission nationale d'étude des dossiers de candidature. Cette commission, présidée par Ould Abbès, est composée de 26 membres, dont les 15 membres du bureau politique et d'anciens et actuels ministres. Le mission de ladite commission, qui consiste à sélectionner les heureux candidats et à les classer, avec un rythme de six wilayas par jour, prendra fin le 21 du mois en cours. Présent sur les lieux, Ould Abbès veille au grain sur le travail à huis clos de cette commission. Les fiches techniques des candidats ont été établies par les membres de la commission technique composée de jeunes étudiants qui n'appartiennent pas au FLN. Une fois établies, les listes retenues par la direction seront transmises au président du parti, indique-t-on. Dans ce contexte, Ould Abbès a précisé dernièrement que «dès que nous flairons un doute sur un candidat, celui-ci est automatiquement écarté. Tous ceux qui sont fidèles au président Bouteflika ont la chance de figurer sur les listes. Nous avons des hommes d'affaires, militants du parti. Ils sont les bienvenus s'ils veulent se porter candidats. Mais, désormais nous n'acceptons pas la 'chkara'' au FLN. Ce phénomène qui a sali l'image du parti depuis 2012 ne se reproduira pas cette fois-ci. La 'chkara'', c'est terminé avec nous». Djamel Ould Abbès est convaincu que le FLN va ratisser large lors des législatives du 4 mai prochain.. «Nous avons tous les atouts pour gagner les élections. Nous avons la force, la population, l'Histoire. Nous irons aux législatives bien armés». Huit ministres ont eu le quitus du chef de l'Etat pour participer aux législatives. Il s'agit de Boudjema Talai, Abdelkader Ouali, Tahar Hadjar, Ghania Eddalia, Abdelouahab Nouri, Abdelmalek Boudiaf, Aïcha Tagabou et Abdesslam Chelgham. «Les portes du parti restent ouvertes à d'autres candidatures de ministres, qui sont présents en tant que militants du parti», a-t-il soutenu. Pour tenter d'apaiser les mécontents à venir, Ould Abbès a promis «de garder les dossiers rejetés pour les proposer aux élections locales». «Contrairement à ce qui se faisait par le passé où chaque kasma se réunissait pour choisir son ou ses candidats, j'ai décidé d'ouvrir les listes du parti à tout le monde. Cependant, les candidats doivent savoir que nous n'avons pas une APN à 6 000 sièges», avait-il estimé.En outre, la direction du FLN n'appréhende pas les conséquences qui découleront de la centralisation du classement et de la sélection des candidats car «chaque militant doit se plier au choix stratégique du parti», indique-t-on. Par ailleurs, sept anciens membres du gouvernement, d'obédience FLN, comptent faire leur retour sur la scène politique, en se portant, eux aussi, candidats à la députation. Pour rappel, la date limite fixée pour le dépôt officiel des candidatures pour l'ensemble des partis et des listes est le 5 mars prochain.