Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'a jusqu'à présent pas retiré le dossier de candidature aux élections législatives. Par contre, huit membres de son gouvernement seront officiellement candidats, affirme Djamel Ould Abbès. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) qui animait, hier à l'hôtel Moncada d'Alger, un point de presse en marge de l'installation de la commission nationale de candidature, a laissé entendre que la candidature de Sellal dépend du «OK» du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. «Jusqu'à présent, le Premier ministre n'a pas retiré un dossier de candidature comme l'ont fait d'autres ministres. Lui, il est responsable de tout l'Exécutif et dépend directement de celui qui l'a nommé», a déclaré Ould Abbès, devant l'insistance des journalistes sur la question, surtout que le nom d'Abdelmalek Sellal revient avec insistance comme celui qui aura à conduire la liste de l'ex-parti unique à Alger. Bien qu'il démente donc ces informations, le patron du FLN ne ferme pas pour autant les portes devant le chef de l'Exécutif. Bien au contraire, «il est le bienvenu s'il veut se présenter», a-t-il ajouté, rappelant dans ce sens que le Premier ministre a jusqu'au 4 mars, soit deux mois avant la date du scrutin, pour déposer sa démission et se porter candidat. C'est dire que le suspense reste entier sur la candidature du locataire du palais du gouvernement aux législatives. Tout à fait, à l'opposé des ministres dont la candidature est désormais du domaine public. En effet, «huit ministres membres du Comité central du FLN, ont officiellement déposé leurs dossiers», a affirmé Djamel Ould Abbès. Il s'agit des MM. Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, Abdeslam Chelgham, ministre de l'Agriculture, Boudjema Talaï, ministre des Transports, Abdelwahab Nouri, ministre du Tourisme et de Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau. Deux femmes ministres seront également de la course, Ghania Idalia, des Relations avec le Parlement et de Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l'Artisanat. De quoi peser lourd lors de la campagne électorale, puisque ces ministres devraient démissionner du gouvernement le 4 mars prochain pour conduire les listes dans leurs wilayas. Mais, ce n'est pas tout car, faut-il le dire, ces derniers se lancent aussi dans les législatives pour garantir un poste de député et les privilèges qui vont avec au cas où ils venaient à être remerciés du prochain gouvernement par le chef de l'Etat. Djamel Ould Abbès a, tout en réitérant que le droit à la candidature était garanti pour tous les militants, insisté sur la fidélité au président de la République, président du parti. «Tous ceux qui se sont déjà opposés au président ne seront pas retenus», a tranché le patron du FLN, dans une allusion à beaucoup de cadres militants qui avaient, en 2004, pris partie avec l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis. Par ailleurs, Ould Abbès s'est dit «confiant» quant au climat dans lequel se déroule l'opération de tri, de choix et de classement des dossiers de candidatures, assurant que «la transparence sera respectée». «L'ère de la 'chkara' qui salit l'image du parti depuis 2012 est révolue», a-t-il tonné, dans le même sens. Le nombre final de dossiers réceptionnés au niveau de la commission nationale est de 6 228. La commission, chapeautée par le SG du parti, est composée de 26 personnes dont l'ensemble des membres du bureau politique ainsi que d'actuels et d'anciens ministres.