"Un ministre peut se décharger de sa mission s'il se présente, mais le Premier ministre dirige tout un gouvernement. L'affaire est entre lui et la haute autorité du pays. Mais il est le bienvenu", a précisé Ould Abbes. "L'affaire est entre lui et la haute autorité du pays." Voilà qui ne manquera pas d'alimenter davantage les spéculations autour de la candidature du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, donné tête de liste à Alger, une projection qui agite depuis peu le microcosme politico-médiatique algérois. Selon le secrétaire général du FLN, Abdelmalek Sellal n'a pas "encore retiré le dossier de candidature". "On attend", soutient Djamel Ould Abbes qui animait hier, à l'hôtel Moncada, à Alger, un point de presse à l'issue de l'installation de la commission d'études des dossiers de candidatures aux élections législatives prévues le 4 mai prochain. Quelque peu prudent sur la question, Djamel Ould Abbes a suggéré à demi-mot que la candidature d'Abdelmalek Sellal dépend d'un feu vert du président de la République en raison, essentiellement, de ses lourdes responsabilités, à savoir la direction de tout un staff gouvernemental. "Un ministre peut se décharger de sa mission s'il se présente, mais le Premier ministre dirige tout un gouvernement. L'affaire est entre lui et la haute autorité du pays. Mais il est le bienvenu", a précisé Ould Abbes, suggérant ainsi que les ministres candidats devraient se décharger prochainement de leur poste ministériel. Peut-on conclure alors que le Président s'y oppose ? Possible. En tout cas pour les ministres, le chemin leur est ouvert. Ils sont huit, pour l'heure, à postuler à la députation : Abdelkader Ouali (Ressources en eau et Environnement), Abdeslam Chelghoum (Agriculture, Développement rural et la Pêche), Tahar Hadjar (Enseignement supérieur et Recherche scientifique), Ghania Eddalia (Relations avec le Parlement), Boudjema Talaï (Transports et Travaux publics), Abdelouahab Nouri (Tourisme), Abdelmalek Boudiaf (Santé), Aïcha Tagabou (ministre déléguée chargée de l'Artisanat). En tout, ce sont 6 228 postulants pour les 462 sièges que compte l'Assemblée. "Une armée de candidats", s'enorgueillit Ould Abbes. Composée de 26 membres dont tous les membres du bureau politique, des ministres actuels, ainsi que d'ex-ministres, la commission installée hier se chargera de filtrer les dossiers en faisant la part belle aux cadres, mais aussi aux jeunes et aux femmes. "Mais celui qui a été contre le Président ne sera pas sur les listes", a précisé Ould Abbes dans une allusion aux militants comptabilisés sur le compte des redresseurs. Y sont exclus également ceux qui chercheraient à blanchir leur argent. "Ce phénomène, qui a écorné l'image du parti depuis 2012, n'aura plus cours. La chkara, c'est fini !" "On va gagner les élections !" Un ministre peut-il siéger au sein de la commission et se porter en même temps candidat ? "Ils sont des militants et des dirigeants au sein du parti. On a ouvert la porte à tous les militants. Pourquoi pas ? Il a le droit en tant que membre de la commission de participer à la concertation sur les autres candidats, mais lorsqu'arrive son cas, il se retire, le temps que les autres décident de son dossier", explique, une peu approximatif, Ould Abbes. Tout en rejetant les accusations de l'opposition sur les velléités de fraude attribuées à l'administration, le secrétaire général du FLN a estimé qu'un parti disposant de suffisamment de militants est en mesure de contrôler le scrutin. Il ironise à propos de Mohamed Seddiki, l'ex-président de la commission nationale de contrôle des élections, qui aurait affirmé que l'actuel président de la Hiise, Abdelwahab Derbal, "ne peut pas empêcher la fraude" et "qu'il parle trop". "Derbal est un homme respectable, mais il appartient aux militants de surveiller aussi les élections. C'est celui qui n'a pas de militants qui parle de fraude", estime Ould Abbes. Tout en se félicitant de la participation de la majorité des partis, Djamel Ould Abbes ne cache pas, cependant, l'optimisme du FLN de rafler la mise lors du prochain scrutin. "On va gagner les élections. On a la force, le peuple et l'Histoire." "Quand je dis que nous sommes le parti-Etat, cela veut dire que nous sommes les porteurs de la légitimité révolutionnaire, de l'Histoire et de la mémoire du peuple", dit-il, avant d'exprimer son souhait que les élections se tiennent dans un climat serein. La commission qui traite chaque jour les dossiers de six wilayas compte achever son travail le 21 février prochain. Karim Kebir