Le siège d'Air Algérie En plus de la désignation de Alleche au poste de DG par intérim, le conseil d'administration d'Air Algérie a également élu jeudi son nouveau président en la personne de Achour Abboud, membre de ce conseil et P-DG de la BNA. Le mauvais feuilleton Air Algérie a pris fin jeudi dernier! En effet, après une semaine de tractations et de rumeurs sur le départ ou non de Mohamed Abdou Bouderbala de la tête de la compagnie aérienne nationale, la sentence est tombée avant-hier. Bouderbala est remplacé par Bakhouche Alleche qui devient directeur général par intérim. Alleche a été installé à ce poste à l'issue d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale d'Air Algérie, qui a été présidée par le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai, en présence du ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, et d'un représentant du ministère de l'Industrie et des Mines. En plus de la désignation de Alleche au poste de directeur général par intérim, le conseil d'administration d'Air Algérie a également élu jeudi son nouveau président en la personne de Achour Abboud, membre de ce conseil et P-DG de la Banque nationale d'Algérie (BNA). C'est donc un enfant de la compagnie qui prend l'intérim pour une durée de six mois. Le nouveau DG a plus de 40 ans de bons et loyaux services à Air Algérie où il a occupé plusieurs postes. Il avait commencé sa carrière en 1975 au sein de cette compagnie aérienne comme pilote puis commandant de bord, et y a également exercé notamment comme instructeur de pilotes, directeur-adjoint de la formation, directeur des opérations aériennes, directeur de la division exploitation et adjoint du P-DG d'Air Algérie. Un nouveau chef qui connaît de ce fait très bien les «arcanes» de cette compagnie dont le fonctionnement reste difficile à comprendre. Il aura fort à faire durant ces six mois qui pourraient durer plus longtemps s'il arrive à faire ses preuves. Surtout que le pavillon national a un besoin urgent de stabilité. Air Algérie semble souffrir ces dernières années. Depuis le décès de Tayeb Benouis en 2007, déjà trois P-DG ont été «consommés» avec une durée de vie moyenne d'à peine trois ans. Il y a d'abord eu Wahid Bouabdellah qui a «sauté» en 2011, remplacé par Salah Boultif qui a tenu jusqu'au printemps 2015 pour voir ensuite débarquer Bouderbala qui, lui, n'aura pas dépassé deux ans. Cette fragilité managériale est très négative pour cette entreprise qui fait face à une rude concurrence de la part de compagnies étrangères et ce même si elle reste avantagée avec un ciel qui reste fermé. Mais cet état de fait empêche la mise en place d'une vraie restructuration et d'une modernisation, du fait que chaque nouveau P-DG qui arrive débarque avec sa propre vision, ses propres plans et ses propres idées. Mais s'ils sont bons, on ne lui laisse pas le temps de les mettre en place. Cela se fait d'ailleurs ressentir sur les prestations et services qui rendent furieux les clients. A l'exemple des retards qui lui collent à la peau au point d'être devenus «une marque de fabrique» reconnue à l'international. En fait, Air Algérie n'a pas besoin d'une nouvelle révolution avec un autre modèle de management. Les fondamentaux de la compagnie sont à changer. Elle doit s'aligner sur les standards internationaux. Un changement radical comme cela s'est fait à l'époque de feu Saïd Aït Messaoudène. Il avait réussi à faire d'elle un véritable fleuron national, voire une référence mondiale, et ce malgré le peu de moyens dont il disposait. Le regretté ministre a bâti Air Algérie à partir de rien et lui a permis de glaner, des années durant, une multitude de bons points: qualité de service à bord qui faisait saliver les passagers des grands concurrents européens, ponctualité déconcertante, un désenclavement de l'Algérie profonde et du Grand Sud...Cet âge d'or semble avoir vécu. Air Algérie risque un «crash» imminent si elle ne retrouve pas une stabilité urgente avec un autre Saïd Aït Messaoudène...