Peut mieux faire Les Saoudiens ont notamment appelé les autorités algériennes à élargir les domaines du secteur privé... «Les projets d'investissement concrétisés entre l'Algérie et l'Arabie saoudite entre 2002 et 2015 ne reflètent pas les potentialités des deux pays dans divers domaines économiques.» C'est le constat amer fait, jeudi dernier, par le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb lors de la clôture de la 12e session de la commission mixte entre les deux pays. «Le montant des 16 projets enregistrés entre 2002 et 2015 s'élevaient à 416 millions USD ne reflète pas les capacités et les potentialités des deux pays et leur volonté politique à promouvoir leur partenariat», a-t-il soutenu. D'ailleurs, la cinquantaine d'hommes d'affaires saoudiens présents lors de cette 12e session de la commission mixte algéro-saoudienne ont lancé plusieurs appels à lever les obstacles entravant la concrétisation des partenariats entre les deux parties. Ils ont insisté sur l'importance de faciliter les procédures d'entrée pour les hommes d'affaires. A cet effet, le président du Conseil saoudien Raed al Mazroue, a réitéré sa demande relative à l'ouverture d'une liaison maritime directe entre l'Algérie et l'Arabie saoudite en vue de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays et baisser les coûts logistiques. Dans ce sens, le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai, et le ministre saoudien du Commerce et de l'Investissement, Madjed Ben Abdallah Al Qassabi, ont convenu mercredi à Alger, de lancer une étude pour l'ouverture d'une ligne maritime pour le transport de marchandises entre l'Algérie et l'Arabie saoudite. Néanmoins, les Saoudiens ont aussi fait part de leurs appréhensions quand au climat des affaires en Algérie, notamment la règle des 51-49%. Bouchouareb les a rassurés en les invitant à prendre plus ample connaissance du nouveau cadre juridique régissant l'investissement en Algérie, précisant qu'ils bénéficieront d'un soutien conséquent notamment dans le domaine industriel. Il a indiqué à ce propos, que la nouvelle loi sur l'investissement a permis de conférer une meilleure dynamique et de mettre en place un cadre d'investissement plus attractif au regard des avantages et de la flexibilité qui le caractérisent pour la concrétisation des projets, rappelant que celle-ci donnera lieu à une «intégration effective et positive de l'économie algérienne dans le système économique mondial à moyen terme». Les Saoudiens ont aussi fait part de certaines «objections» concernant la trop grande place de l'Etat dans l'économie algérienne. «Il est important d'élargir les domaines du secteur privé pour réaliser davantage de prospérité économique et c'est une question à laquelle l'Arabie saoudite accorde un intérêt particulier dans sa vision pour 2020-2030», a insisté le ministre saoudien du Commerce et de l'investissement, Madjed Ben Abdallah Al Qassabi. A toutes ces difficultés, il faut ajouter une réalité politique où Saoudiens et Algériens n'étaient pas en bons «termes»! Une réelle tension caractérisait les relations diplomatiques entre les deux pays. Cette tension s'est transformée en une grave «crise» après le refus de notre pays de participer à la guerre au Yémen. Mais depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Saoudiens et Algériens sont devenus de très bons alliés. L'Arabie saoudite s'est «noyée» dans une guerre sans fin qui est en train de la ruiner, elle dont les finances sont fortement ébranlées par le crash pétrolier qui perdure depuis plus de deux ans. Les choses se compliquent davantage du fait que le royaume devra continuer tout seul cette guerre sans fin. L'Oncle Sam, son allié traditionnel, est sur le point de le lâcher. L'élection de Donald Trump a mis un terme définitif aux desseins des monarchies du Golfe. Menacée dans son existence même, l'Arabie saoudite a intérêt à éteindre le foyer yéménite et améliorer ses relations avec l'Iran et la Russie. Qui mieux que l'Algérie, qui a toujours entretenu de bonnes relations entre les deux blocs, pour faire le rapprochement entre les deux ennemis? Les Saoudiens veulent «charmer» leur nouvel «ami» avec...l'économie.