Une délégation d'hommes d'affaires saoudiens est depuis avant-hier en Algérie pour prendre part aux travaux de la 12e session de la commission mixte algéro-saoudienne, laquelle a été couronnée par la signature de huit contrats et mémorandums d'entente dans plusieurs secteurs d'activité. Mais les projets les plus en vue sont incontestablement les trois accords passés entre Asmidal-Manadjim El Djazaïr (Manal) du côté algérien et Radiola, côté saoudien, pour, entre autres, la transformation du phosphate en engrais. Selon le président du Conseil d'affaires algéro-saoudien, Raid Al Mazrouï, ces investissements dans le domaine de la transformation du phosphate sont évalués à 15 milliards de dollars américains. En fait, un des trois projets concernera la valorisation, l'exploitation, la transformation et la commercialisation du phosphate pour en faire des engrais. Pour ce faire, il a été convenu de créer une société mixte pour l'exploitation de la mine de phosphate de Djebel Onk, à Bir El Ater dans la wilaya de Tébessa. Toujours dans le domaine de la production des fertilisants, Asmidal et Radiola ont signé un contrat pour la transformation du gaz naturel en engrais. Pour ce qui est des autres contrats, ils portent sur un projet entre Tonic et Warq Al Sanwbar dans l'industrie du papier, un autre passé entre Iris.JC.Industrie et Al Morjan dans les services et les plates-formes touristiques. Deux autres mémorandums d'entente ont été paraphés dans le domaine médical. Ils ont été signés par Azur Medical et ANS et El Qasabi dans les équipements et la gestion des établissements hospitaliers. Intervenant lors de l'ouverture des travaux de la 12e session de la commission mixte algéro-saoudienne, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a qualifié de «bonnes» les relations économiques entre Alger et Riyadh. D'après lui, il existe quelque 16 projets en commun entre les deux pays. Ceci dit, il estime que cela est peu et invite les hommes d'affaires saoudiens à investir davantage en Algérie dans les secteurs du ciment, du médicament, de l'électricité, de la mécanique, de la pétrochimie et dans l'agroalimentaire. Pour sa part, le ministre saoudien de l'Industrie et du Commerce, Madjed Ben Abdellah El Qasbi, estime que la coopération est déjà en marche, notamment dans les secteurs de la pétrochimie, l'agriculture, l'artisanat, l'industrie pharmaceutique, les services logistiques et les transports. Sur le volume global des investissements saoudiens en Algérie, le président du Conseil d'affaires algéro-saoudien, représentant la partie algérienne, Azeddine Addoul, estime qu'ils sont pour l'heure de l'ordre de 2 à 3 milliards de dollars. Quant au volume des échanges entre l'Algérie et l'Arabie saoudite, il s'est élevé en 2016 à quelque 654 millions de dollars avec une balance en faveur de l'Arabie saoudite. S'exprimant sur le climat des affaires en Algérie, les Saoudiens présents à la cérémonie de signature des contrats l'ont jugé de favorable, et ce à l'exception de la règle 51/49% qu'ils jugent contraignante. Sur cette question précise, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad a estimé que «l'Algérie se doit de défendre ses intérêts, tout en restant ouverte aux investissements étrangers».