La galerie Sirius abrite jusqu'au 29 du mois en cours une des plus belles rétrospectives de l'oeuvre picturale de l'artiste la plus algérienne des Ukrainiennes. De la musique, du jazz, des couples, des jolies femmes, des instruments de musique, mais aussi des corps, de la sensualité, du mouvement, le tout décliné dans des tableaux de grands formats, en peinture à l'huile, au couteau ou aux pinceaux sur toile et des pastels secs dans des tons jaunes ensoleillés. Ce sont là les oeuvres que vous pouvez retrouver à la galerie Sirius sise au Télemly de l'artiste-peintre Valentina Ghanem pavlovskaya. Intitulée «Rètroplastie», son exposition qui respire la fraîcheur et le glamour, est discernable jusqu'au 29 du mois en cours. Cette exposition présente en fait une rétrospective de ses oeuvres réalisées en 2005 et qu'elle a restituées de précédentes expositions organisées à Alger, Nice et Monaco. Des peintures bien joyeuses qui contrastent en tout cas avec la peur qui caractérisait cette période à Alger et dont l'artiste a pu surmonter justement en réalisant ces superbes oeuvres qui prouvent bien qu' en temps de guerre naissent les plus belles créations. De l'impertinence dans le vouloir montrer quand on constate avec effarement le degré de recul chez nos artistes aujourd'hui qui se noient pour beaucoup dans l'autocensure car vivant hélas dans une société hermétique et caractérise de plus en plus conservatrice malgré son apparence et semblant de modernisme. Aussi, il y a un jeu de mots évident dans le titre même de cette expo, qui associe l'idée de rétrospective avec l'acception du mot «rétro» qui fait référence au passé, voire aux années 1920 et 1930; époque qui est mise en exergue dans ces tableaux avec charme et harmonie. Si les peintures explosent en beauté, l'on a remarqué aussi la pertinence dans le choix des titres des oeuvres mêmes. Celles-là renvoient à des titres de chansons diverses, navigant entre Edith Piaf et Patricia Kaas. Entre l'ancien et le proche. Dans cette expo, l'artiste nous dévoile en tout cas un travail de haute facture doublé d'audace, sachant que le nu féminin est souvent tabou dans l'art contemporain algérien. La peinture de Valentina invite à la mixité, à la danse, à l'étreinte, au plaisir, au bien-être dépossédé de tout artefact puisque certaines femmes sont montrées dans leur simple appareil, mais sans que cela ne choque, mais plutôt dans des inclinaisons semi-abstraites, voire bien suggestives mais tellement gracieuses que cela devient un réel bonheur et un vrai ravissement à regarder. Valentina ose la vie, l'amour, l'insouciance à deux, en nous projetant dans un espace/ temps des plus heureux loin de toute convention, conformisme des esprits étriqués.«Rètroplastie» qui consacre sa palette au corps de la matière faite de chair, d'envolées lyriques et d'atmosphère onirique est une exposition à voir et à apprécier sans modération!