Les voyous ont fait de l'entourage de ce lycée leur quartier général. Ce qui donne lieu à des bagarres fréquentes. Après les lycées d'Aït Aïssa Mimoun, Boudjima, Ait Yahia Moussa et Bouzeguène, il y a une semaine, celui de Ouaguenoun, sis à une vingtaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a été paralysé hier, lundi, par une grève qui a été observée par l'ensemble des élèves du secondaire. La colère des lycéens de Ouaguenoun remonte à jeudi dernier. Selon plusieurs témoignages des concernés, rencontrés à la sortie du lycée en question, sis au village Djebla, jeudi dernier, un enseignant a été agressé à l'intérieur même de l'établissement scolaire. «L'enseignant de sport était en train d'assurer son cours au niveau du terrain de l'école quand il a été surpris par la présence d'un intrus qui n'était pas un élève, mais plutôt une personne totalement étrangère au lycée. Alors, l'enseignant a demandé à cet «étranger» de quitter les lieux», raconte l'un des élèves. Ce dernier poursuit que l'intrus aurait refusé de quitter l'endroit. Alors, le ton est vite monté entre les deux et une bagarre s'en est suivie, apprend-on. De toute évidence, un enseignant qui est agressé à l'intérieur du lycée au moment où il assure son cours est un fait gravissime qui ne peut laisser personne indifférent. On a appris également que la présence de personnes étrangères ne serait pas un fait rare à l'intérieur du lycée de Ouaguenoun. Il semblerait, d'après quelques témoignages que, lors des périodes de récréation, les élèves sont souvent surpris de voir qu'il y a des personnes qui se baladent à l'intérieur de la cour alors qu'ils ne sont ni des élèves ni des enseignants ni des travailleurs du lycée. Il s'agit là de témoignages recueillis auprès d'élèves qui se trouvaient hier à proximité de ce lycée, mais non confirmés auprès des responsables. L'insécurité au lycée de Ouaguenoun est désormais un fait avéré après l'agression dont a fait l'objet un enseignant de sport en plein exercice de ses fonctions. Pourtant, le lycée en question est situé dans un véritable havre de paix et dans un village très paisible où le calme est partout et où les citoyens sont très aimables. Tout le monde s'étonne comment un tel incident se soit produit ici. Rappelons que la grève d'hier au lycée de Ouaguenoun, pour dénoncer l'insécurité, intervient une semaine après le débrayage observé au lycée de la commune d'Aït Aïssa Mimoun, situé au village Tiplakine, pour les mêmes raisons. Au lycée d'Aït Aïssa Mimoun, la situation semble pire qu'au sein du lycée de Ouaguenoun, d'après les témoignages. D'ailleurs, au niveau de ce lycée, ce sont les parents d'élèves qui ont initié la grève pour exiger qu'un minimum de sécurité soit assuré aux alentours de l'établissement scolaire qui semble quotidiennement être pris d'assaut par les voyous. Ces derniers ont fait de l'entourage de ce lycée leur quartier général. Ce qui donne lieu à des bagarres fréquentes, parfois à couteaux tirés au vu et au su des enseignants et des élèves adolescents, traumatisés par cette situation qui perdure dans cet établissement depuis son inauguration il y a une dizaine d'années. Depuis quelque temps, il ne se passe presque pas une semaine, sans qu'une grève ne soit signalée dans un ou plusieurs lycées de la wilaya de Tizi Ouzou pour une raison ou une autre. Le premier jour de ce deuxième trimestre, rappelle-t-on, les lycéens de Boudjima ont observé une grève appuyée par une marche. Il y a 10 jours, ce sont les lycéens de Aït Yahia Moussa et Bouzeguène qui ont observé une grève illimitée.