Dans une déclaration rendue publique hier, les enseignants du lycée de Boudjima ont exprimé leur indignation face à l'insécurité qui règne au sein de l'établissement. Des intrus usant de violences verbale et physique circulent en toute liberté dans la cour et dans les couloirs même du lycée. Des jeunes délinquants accèdent en effet au lycée et font régner la terreur parmi les lycéens, les enseignants, voire même les agents de sécurité. En fait, dans leur déclaration, les enseignants appellent la tutelle à agir et oeuvrer à rétablir la dignité de l'enseignement. Une demi-journée d'arrêt de travail a, pour cet effet justement été observée ce lundi dernier. L'appel suivi par l'ensemble du corps enseignant et le personnel n'est, selon les rédacteurs de la déclaration, qu'une première action avant le passage à d'autres actions plus radicales. Ces derniers n'excluent pas une grève au cas où la tutelle n'agissait pas dans les plus brefs délais. En fait, la violence qui règne au lycée de Boudjima n'est pas un phénomène nouveau pour les élèves. L'année dernière, les lycéens ont dû quitter leur établissement pendant une semaine à cause de bagarres générales entre deux bandes rivales. Les armes blanches sont apparues justement à ce moment avec les conséquences que cela peut engendrer sur le moral des élèves. Durant plusieurs jours, ni les enseignants ni le personnel de l'administration n'ont pu faire sortir les voyous de la cour, devenue une arène de combat. A Aït Aïssa Mimoun, les élèves du nouveau lycée ont entamé une grève illimitée quelques jours seulement après la rentrée scolaire. Ce nouvel établissement ouvert cette année est envahi par les intrus qui sèment la violence à l'intérieur. Pour sauver leur lycée de ce fléau, les élèves, soutenus par leurs parents, ont donc initié une grève qui dure encore. La violence en milieu scolaire n'est pas l'unique problème auquel sont confrontés les élèves. Aujourd'hui, une grande proportion d'élèves, tous paliers confondus, fume et chique. Même la drogue a fait son apparition dans les cours des écoles. Des phénomènes qui n'ont, selon beaucoup d'enseignants, pas été pris avec le sérieux nécessaire. Un petit laisser-aller a permis à ce problème de se propager. La violence, estime les mêmes enseignants, n'est que la conséquence de cette impunité dont jouissaient les fumeurs. Des psychologues ont pourtant alerté sur la facilité de la propagation de ce phénomène dans ce milieu fait d'adolescents sensibles à toute sorte de moyens de paraître comme des grands.