«L'Algérie qui pourrait être la porte vers l'Afrique est encore vierge en matière d'industries», a dit le vice-ministre allemand. La 6ème réunion de la commission mixte algéro-allemande, tenue hier à Alger est sortie des usages protocolaires pour parler affaires et investissements productifs. Ainsi, le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb et son homologue allemand, Uwe Karl Beckmeye, ont, après avoir passé brièvement l'historique des relations entre les deux pays et le saut qualitatif qu'ont connu ces dernières depuis l'indépendance, abordé les projets que les deux pays vont concrétiser sur le terrain prochainement. En plus du partenariat dans la fabrication automobile entre le constructeur allemand Wolkswagen et Sovac Algérie d'un montant de 170 millions de dollars et dont le démarrage de la production est prévue pour le mois du juin prochain dans la wilaya de Relizane, Abdessalem Bouchouareb a cité un autre partenariat d'extrême importance devant unir désormais la société allemande Henckel et la société de production d'insecticides algérienne Asmidal. Ce projet d'un montant dépassant les 30 millions d'euros se concrétisera au cours de l'année en cours, a indiqué Abdessalem Bouchouareb, ajoutant que son objectif est d'optimiser les capacités de la production nationale en les produits d'insecticides et viser l'exportation du surplus vers l'étranger. L'autre projet qui pourrait connaître sa concrétisation également au cours de cette année, est le projet Désertec pour la production de l'énergie solaire. Seulement, explique Bouchouraeb, «le lancement de ce projet dépend du respect des Allemands du nouveau texte que le gouvernement algérien a élaboré à l'effet de développer la carte de l'énergie solaire». Le principe fondamental de ce projet, fera savoir le ministre, «est que les Allemands acceptent de fabriquer tout ce qui est équipement en Algérie». Intervenant pour sa part lors du point de presse tenu en marge de la tenue de la 6e réunion, Uwe Karl Beckmeye, vice-ministre allemand auprès du ministre fédéral de l'Economie et de l'Energie, a indiqué que bien d'autres projets d'investissements allemands lancés déjà en Algérie vont connaître leur renforcement au cours des prochains mois et années, particulièrement le développement des infrastructures de base et tout ce qui concerne la sous-traitance. L'Algérie qui peut être la porte vers l'Afrique, est encore vierge, pour Karl Beckmeye, en matière d'industrie. En parallèle des investissements, l'Allemagne s'engagera, ajoute le responsable allemand, à transférer la technologie et le savoir-faire en Algérie, et veillera au recrutement du maximum de main-d'oeuvre locale. Le souhait de l'Allemagne, conclut Karl Beckmeye, est d'aider l'Algérie à se développer et se hisser au niveau de développement des pays européens se trouvant dans l'autre rive. Tenu en marge de la 6ème réunion de la commission mixte algéro-allemande, le Forum d'affaires algéro- allemand, a été l'occasion pour les hommes d'affaires des deux parties de débattre des conditions d'investissement en Algérie et de parler des projets d'investissement lancés jusque-là et ayant abouti. Ainsi et étant à la tête de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) Abdelkrim Mansouri a indiqué lors de son intervention que pas moins de 12 projets industriels d'un montant global de plus de 24 milliards de DA (équivalent de près de 220 millions de dollars) ont été concrétisés en Algérie avec des partenaires allemands durant les cinq dernières années. Il s'agit, précise-t-il, de projets portant essentiellement sur la fabrication de boîtes à vitesse, d'appareils de manutention, de matériaux de construction (plâtre et dérivés) et du gaz comprimé. Le forum algéro-allemand que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et le vice-ministre allemand de l'Economie coprésidait, a été aussi une occasion pour les présents d'assister à la présentation de certains «succes stories» de projets allemands en Algérie.