Le quotidien américain The Washington Post revient sur l'adhésion du Maroc à l'UA, y trouvant beaucoup à redire Le royaume au sein de l'UA «est susceptible de poser des défis en matière de paix à l'organisation panafricaine», affirme le Washington Post. Le Maroc au sein de l'UA c'est une bombe à retardement. L'alerte est lancée: l'adhésion du Maroc à l'Union africaine est un cheval de Troie. Elle «est destinée à neutraliser la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) au sein de l'UA», a estimé lundi dernier le Washington Post. L'analyse est signée Hannah Armstrong. «L'Adhésion du Maroc à l'UA n'est-elle pas un cheval de Troie?» s'interroge-t-elle. Le royaume au sein de l'UA «est susceptible de poser des défis en matière de paix à l'organisation panafricaine», affirme cette spécialiste de l'Afrique du Nord et du Sahel qui énumère les dégâts que peut provoquer l'admission de notre voisin de l'Ouest dans l'enceinte de l'UA. «Alors que cette dernière avait réussi pendant les 14 dernières années à réduire les conflits armés dans le continent et à faire progresser le programme des solutions africaines aux problèmes africains. Rabat voit son appartenance à l'UA comme une opportunité pour neutraliser l'influence sahraouie au sein du bloc africain», souligne la journaliste américaine. Les responsables marocains l'ont d'ailleurs clamé haut et fort. «Non seulement le Maroc ne reconnaît pas -et ne reconnaîtra jamais- cette entité fantoche, mais il redoublera d'efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fasse évoluer sa position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques», a déclaré le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères Nacer Bourita, dans un entretien publié le 5 février par le site d'info en ligne Le Desk. «Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara», a ajouté Nacer Bourita. On ne peut être plus clair. Comme on peut feindre d'ignorer les véritables desseins qui ont conduit le souverain marocain en personne à piloter l'opération d'admission de son pays au sein de la famille africaine. Le défi est désormais à la face des chefs africains qui lui ont ouvert les bras: l'Acte constitutif qu'il a ratifié, condition sine qua non pour qu'il devienne le 55ème membre de l'UA, ne sera pas respecté. Mohammed VI a indéniablement manoeuvré pour faire partie de l'organisation panafricaine. Maintenant que le loup est dans la bergerie, le «carnage» peut commencer. Un contexte qui signe la première étape de la destruction programmée de l'UA. Mohammed VI a dû mettre la main à la poche, acheter les voix de certains dirigeants du continent pour mettre en oeuvre son plan diabolique. Cela peut aussi lui rapporter gros. «Le Maroc a usé d'une diplomatie économique à coup de milliards de dollars pour convaincre certains pays favorables à l'autodétermination du Sahara occidental d'accepter sa candidature à devenir membre de l'Union africaine. Mais en réalité c'est le Maroc qui tire profit économiquement de son adhésion à l'UA et non pas le continent africain», signale Hannah Armstrong qui précise que «l'adhésion du Maroc à l'UA pour laquelle ont voté 39 des 54 membres de l'Organisation devrait renforcer les intérêts économiques du Maroc, y compris ses investissements bancaires, miniers, de construction et d'assurance sur le continent». Les dirigeants sahraouis avaient prévenu. «Les responsables de la Rasd ont décrit la candidature du Maroc (pour adhérer à l'UA) comme un cheval de Troie envoyé pour détruire l'Union africaine», rappelle la journaliste du Washington Post qui avait révélé le scandale du Watergate obligeant le président américain Nixon à démissionner. Comme pour cette affaire elle lève le voile sur les chemins tortueux empruntés par le Maroc pour adhérer à l'UA. Et pourquoi pas la dynamiter de l'intérieur. Le Washington Post le laisse comprendre. C'est à prendre au sérieux.