A bien relire les communiqués diffusés par le ministère de la Défense nationale on relève un fait d'une extrême importance. Il s'agit de la qualité des armes récupérées chez les terroristes abattus. Feu sur les maquis terroristes! Deux groupes d'islamistes armés ont été décimés en l'espace de quinze jours. Le 17 février dernier, une offensive de l'armée s'est soldée par l'élimination de 14 terroristes. La même opération a été rééditée hier à Tizi Ouzou dans la région d'Azeffoun avec la mise hors d'état de nuire de neuf terroristes. Ceci pour le bilan. Mais à Bouira le MD signalait «la récupération de 13 armes à feu, dont cinq pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov, trois fusils semi-automatiques, une quantité de munitions et divers objets». A Azeffoun l'opération, toujours selon le communiqué du MDN «s'est soldée par la récupération de deux pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov, un fusil à lunette, un fusil à pompe, cinq fusils de chasse, une quantité de munitions et divers objets». Ce sont des prises qui révèlent l'assèchement total des maquis. La chaîne d'approvisionnement est rompue. Pourtant, ce ne sont pas les armes qui manquent. Achalandées par les anciens stocks de l'armée régulière libyenne, les frontières pullulent en armes de tout genre y compris des armes lourdes à même d'abattre des avions. L'on comprend maintenant le travail titanesque abattu par les éléments de l'ANP aux frontières où il n'y a pas un jour qui passe sans que l'on nous annonce la saisie d'un arsenal de guerre. Cela signifie également que le bouclage des frontières a donné des résultats probants sur le terrain des opérations. Il y a eu plusieurs tentatives d'infiltration des éléments Daesh par la frontière ouest tunisienne où l'armée a accroché à plusieurs reprises ces groupes terroristes. Sur un autre plan, l'élimination de ces criminels nous amène à reformuler l'équation terroriste dans notre pays avec de nouveaux paramètres: quel est le poids réel de Daesh en Algérie? Depuis 2008, un nid de cette organisation s'est constitué à l'est du pays, précisément à Djebel El Ouahch, sur les hauteurs de Constantine. Il s'en est suivi le dramatique épisode de l'alpiniste français Hervé Gourdel décapité en septembre 2014, dans les montagnes de Kabylie. C'est la première manifestation de la cellule de Daesh en Algérie sous l'appellation Jund Al Khilafa totalement anéantie par l'armée quelques semaines plus tard lors d'une spectaculaire opération menée aux Issers, à Boumerdès. Il a fallu attendre le mois de juillet 2015, pour voir cette organisation se manifester dans une vidéo promettant, «une guerre longue et sans merci». «Nous sommes fiers de l'allégeance de nos frères de Skikda et du Sahara.» affirmait Abou Al Hafs el Djazaïri laissant entendre qu'il y aurait des éléments de Daesh en nombre en Algérie. Mais à présent, cette organsition n'arrive pas à s'implanter véritablement en Algérie. En août 2016, le site d'informations américain The Cipher Brief, spécialisé dans les questions sécuritaires, a estimé que l'Algérie constitue un véritable «rempart contre l'expansion du groupe terroriste Daesh dans la région de l'Afrique du Nord grâce à son niveau de sécurité élevé».