L'incapacité des mouvements palestiniens à surmonter leurs dissensions est brandie par leurs ennemis comme un obstacle majeur à un règlement du conflit israélo-palestinien, vieux de près de 70 ans. Le gouvernement palestinien a décidé hier de maintenir les municipales le 13 mai, mais uniquement en Cisjordanie occupée où il siège, repoussant l'échéance à Ghaza, contrôlé depuis 10 ans par son rival islamiste du Hamas. Des organisations de la société civile avaient tenté une médiation pour parvenir à tenir pour la première fois depuis 2006 un scrutin à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza. Ces efforts ont une nouvelle fois échoué et le gouvernement a décidé hier «le maintien des élections municipales en Cisjordanie le 13 mai et un report dans la bande de Ghaza», a indiqué Tareq Rechmaoui, porte-parole du gouvernement, sans toutefois donner de date. «C'est le refus du Hamas de participer à ces élections qui entérine la division», a dit M.Rechmaoui. Le Hamas a dénoncé une décision renforçant la «division» et «servant les intérêts politiques du Fatah». L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, reconnue internationalement et censée préfigurer un Etat palestinien indépendant, siège à Ramallah en Cisjordanie, occupée depuis un demi-siècle par l'armée israélienne. Le Hamas, considéré comme une formation radicale par Israël et ses soutiens occidentaux dont les Etats-Unis et l'Union européenne, contrôle la bande de Ghaza depuis qu'il en a évincé le mouvement Fatah de M.Abbas par la force en 2007 après avoir été privé de sa victoire aux législatives de 2006. En 2016, un processus avait été lancé pour des municipales simultanément en Cisjordanie et à Ghaza, séparées géographiquement par le territoire israélien et politiquement par des années de querelles entre Fatah et Hamas. Mais il avait capoté en raison des divisions persistantes et les élections avaient été reportées. En 2012, le Hamas avait boycotté les municipales qui ne s'étaient finalement déroulées qu'en Cisjordanie. L'incapacité des mouvements palestiniens à surmonter leurs dissensions est brandi par leurs ennemis comme un obstacle majeur à un règlement du conflit israélo-palestinien, vieux de près de 70 ans. Toutes les tentatives de réconciliation ayant fait long feu, des municipales organisées concomitamment dans les deux territoires auraient pu délivrer le message d'une convergence palestinienne.