Intervenant avant la levée de la séance consacrée à l'examen des deux projets de lois sur les procédures pénales et le règlement judiciaire, le président du Sénat a rappelé à l'ordre son équipe. L'absentéisme préoccupe sérieusement le président du Sénat. Abdelkader Bensalah a appelé les sénateurs à être présents en force lors de la séance de vote des projets de loi qui se tiendra cet après- midi. Intervenant avant la levée de la séance consacrée à l'examen des deux projets de lois sur les procédures pénales et le règlement judiciaire, Abdelkader Bensalah a rappelé à l'ordre son équipe. «Vous savez que l'adoption des projets de lois organiques impose les trois quarts des membres du Conseil de la nation, donc la présence doit être importante», a-t-il déclaré devant les représentants du gouvernement. Le président a même chargé les sénateurs présents d'aviser leurs collègues. «Vous informez vos collègues de la nécessité de la présence» a demandé le président du Conseil de la nation aux sénateurs, avant de conclure. Vu que c'est la dernière plénière en matière d'examen et de vote des projets de loi, Abdelkader Bensalah a pris ses dispositions pour ne pas se retrouver devant un hémicycle populaire en quête de quorum. Ce dernier ne voulait pas subir le même scénario qu'a connu l'Assemblée populaire nationale lors de la dernière séance de vote des projets de lois. Il y a lieu de rappeler que la séance de vote de l'APN a failli être reportée pour faute de quorum. La séance a débuté avec plus de trois heures de retard. La déclaration du président du Sénat est loin d'être un fait anodin. Bien au contraire, elle démontre parfaitement que le phénomène de l'absentéisme menace de perturber le travail de l'institution parlementaire. Durant ces trois jours de débats, les sénateurs n'étaient pas nombreux à avoir fait le déplacement. Sur les 144 membres, ils étaient à peine une cinquantaine de présents. Malgré le fait que l'administration du Sénat informe l'ensemble des sénateurs du programme des plénières, mais en vain. Ces derniers sont occupés par autre chose, surtout à préparer la campagne électorale pour les législatives de mai prochain. Les sénateurs qui travaillent beaucoup moins que les députés ne font pas l'effort d'assister aux travaux des plénières. Hormis certains habitués, d'autres viennent occasionnellement. Pis encore, d'autres membres n'ont jamais franchi le pas du Sénat depuis leur désignation au tiers présidentiel à l'image de l'ancien ministre de la Formation professionnelle, El-Hadi Khaldi, l'ex-ministre de l'Education nationale, Abou Bakr Benbouzid et l'ex-ministre des Transports, Amar Ghoul. Ces trois responsables qui perçevaient un salaire confortable boudaient la chambre haute du Parlement sans qu'ils ne soient embêtés. Il faut reconnaître que le débat concernant la suppression du Sénat a fait l'objet d'une vive polémique il y a quelques années. L'idée peut à tout moment refaire surface en ces temps de vaches maigres. Nul n'ignore que la chambre haute du Parlement est une institution budgétivore et qui ne produit rien. Son rôle consiste à valider des projets de lois adoptés par l'Assemblée nationale. Même si ses missions ont été renforcées dans la nouvelle Constitution, il n'en demeure pas moins que ces membres sont toujours en congé, et ce, sans le moindre souci. Ce qui est certain, est que le règlement intérieur régissant les deux chambres du Parlement va resserrer l'étau sur les parlementaires en les obligeant à assister aux travaux des commissions et des plénières.