L'entrée de l'usine C'est demain que s'ouvrira à Annaba l'un des rendez-vous économiques les plus attendus de l'année: la réunion tripartite gouvernement- syndicats et patronat. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal effectuera demain une visite de travail. En marge des travaux de la tripartite, le Premier ministre donnera le coup d'envoi de la première coulée de fonte du haut-fourneau rénové. Un grand moment pour le complexe sidérurgique Sider El Hadjar qui relancera la production de cette installation stratégique, à l'arrêt depuis septembre 2015 pour entretien. Lancé dans le cadre du plan d'investissement engagé par les pouvoirs publics, le projet de modernisation et de réhabilitation du haut-fourneau affiche un taux d'avancement des travaux de 99%. Le plan d'investissement a été lancé suite au recul des niveaux de production annuelle à 300.000 tonnes d'acier liquide du complexe ayant conduit à la résiliation de l'accord de partenariat avec le groupe ArcelorMittal et la reprise par l'Etat de la totalité du capital du complexe, désormais filiale du groupe public Imetal, a-t-elle rappelé. L'opération mettra fin aux rumeurs dans lesquelles baignaient les milliers de travailleurs de ce fleuron de la sidérurgie nationale. Si les employés de Sider seront libérés de leur stress, en sera-t-il de même pour les millions de travailleurs à l'échelle nationale qui attendent beaucoup de cette tripartite? Braquée sur ce conclave, l'opinion nationale scrute la moindre information en provenance de l'Est, du coup devenue la capitale économique du pays. Les citoyens fondent en effet un large espoir en cette réunion qui intervient dans une conjoncture économique très difficile marquée par la flambée des prix sans précédent. Le gouvernement, qui n'est plus en situation d'aisance financière des années précédentes, peine à juguler cette saignée doublée. Sans compter que cette flambée risque de s'accentuer durant le mois de Ramadhan déjà à nos portes. Annoncées comme lisse, sans enjeux, la tripartite devient du coup un événement économique capital qui donnera un cap pour les prochains mois. Il y a quelques jours, les statistiques de l'ONS annoncent une inflation galopante de 8%. Sur le terrain cette inflation se traduit par une flambée excessive des produits de large consommation. La situation est telle que le président, lui, a appelé les citoyens à résister ensemble à la situation financière difficile lors du message qu'il a adressé à l'occasion du double anniversaire du 24 Février, marquant la création de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et la nationalisation des hydrocarbures. Le président de la République a insisté sur la préservation du pouvoir d'achat des citoyens déjà suffisamment érodé. «L'Etat se doit également d'apporter davantage d'harmonie entre son attachement à préserver le pouvoir d'achat des travailleurs et la prise en charge de la couche démunie, d'une part, et la régulation du marché et la protection des consommateurs de la spéculation, de l'érosion de leurs revenus et de la dégradation de leur niveau de vie», a insisté le président Bouteflika. L'espoir des citoyens est de voir donc des mesures concrètes prises en vue de stabiliser les prix, surtout à l'approche du mois sacré du Ramadhan qui est à nos portes. C'est également d'avoir des assurances sur la pérennité de l'emploi et des salaires.