Quand les sites de recasement coloniaux deviennent des habitations durables. Une frange importante de la population de la commune de Hammam Melouane, distante de 33 km du chef-lieu de la wilaya de Blida, continue de vivre dans d'anciens sites de recasement, construits durant la période coloniale. Le parc immobilier de cette commune est constitué à 70% de ces sites et la localité de Magtaâ Lazreg, une cuvette située à 5 km du siège de la commune, abrite le plus important nombre de ces habitants «victimes» en quête de conditions de vie dignes. En effet, les 2000 citoyens qui y vivent attendent avec impatience une solution à leur calvaire qui remonte à plus de 40 ans en habitant dans de pseudo-habitations construites par les colons dans le but d'isoler et de torturer les combattants de l'époque qui luttaient contre l'armée française. Le quartier El Bordj, le centre de Hammam Melouane, la cité Platrière comprennent d'anciens sites de recasement, devenus malheureusement des lieux d'habitation durable. Selon le 2e vice-président de la commune de Hammam Melouane, M.Mohamed Sahli, ce problème est accentué par le taux important de chômage et la non-qualification des jeunes. Ces derniers, qui représentent plus de 60% de l'ensemble de la population, sont dans la plupart des cas sans travail et ce dernier est souvent aléatoire au cas où il est disponible. «Le travail reprend généralement durant la saison estivale puisque les curistes qui viennent à la station thermale profitent de leur séjour pour acheter les produits du terroir et de l'artisanat, sinon c'est le chaos qui prime», nous dira un jeune citoyen qui assume financièrement la responsabilité de sa famille. Les habitants de la commune de Hammam Melaoune, au nombre de 6000, connaissent d'autre part le problème de la pollution des eaux potables par de l'argile et ce, à cause de l'inexistence d'équipements pour traiter ce liquide précieux. «Actuellement, nous mettons de l'eau de javel en attendant d'autres solutions à ces eaux qui nous proviennent directement de l'oued», nous dira M.Sahli avant d'ajouter que la pollution de l'oued par le lavage des agrégats de la carrière constitue également un danger pour les produits agricoles. «Les agriculteurs de la localité de Chebli, par exemple, utilisent les eaux polluées de l'oued de Hammam Melouane pour l'irrigation de leurs terres avec tous les dangers qui peuvent être encourus suite à cela». Un habitant de la localité de Magtaâ Lazreg nous a fait savoir que les terres les plus fertiles sont situées sur les hauteurs de la localité. Avec l'investissement dans ce cadre, le chômage va considérablement baisser. Cependant, cet endroit demeure toujours dangereux pour cause d'insécurité. Il a ajouté en outre que la poste de sa localité est fermée depuis plus de 11 ans et ce, avec en sus l'absence de médecin exerçant à plein temps. Enfin, la commune de Hammam Melouane, qui recèle de magnifiques sites touristiques avec sa station thermale connue hors de nos frontières pour ses vertus curatives et miraculeuses ainsi que ses montagnes verdoyantes, attend le démarrage d'un programme au profit de sa population qui consiste à y construire 300 logements sociaux au courant de l'année en cours avec le raccordement au réseau de gaz en perspective. Un timide début pour une commune qui fait face à des revendications de plus en plus nombreuses, notamment des logements décents au lieu des anciens sites de recasement coloniaux qualifiés de sites de la honte.