Les experts exigent leur implication dans le développement des déserts. Les experts et scientifiques réunis à Dubaï, à l'occasion du second festival des cultures et civilisations des peuples des déserts du monde, sont parvenus à la mise en place d'un réseau international pour la lutte contre la désertification. Après deux jours de débats, ces derniers ont fini par rejeter la proposition algérienne, laquelle avait suggéré la mise en place à Alger d'un centre international pour la lutte contre ce phénomène naturel. Et pour cause, selon Hamma Dialo, secrétaire exécutif au niveau du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), «la lutte contre la désertification dépend en premier lieu de la responsabilité de chaque Etat. Il n'existe pas, ajoute-t-il, un programme global de la lutte contre la désertification. Chaque pays est responsable de son territoire». Autrement dit, pour Dialo, la mobilisation des politiques est plus qu'importante. Ce dernier avance des chiffres alarmants pour démontrer l'ampleur de la catastrophe. Selon notre interlocuteur, les pays touchés par ce phénomène enregistrent un manque à gagner estimé à 43 milliards de dollars à cause de ce phénomène. «Un argent qui pourrait servir au développement de leur économie», dira-t-il. Par ailleurs, la désertification menace aussi 1,2 milliard de personnes en Afrique, 400 millions en Asie. Elle touche environ 3,6 milliards d'hectares, ce qui représente 70% de la surface totale des terres arides, soit près d'un quart de toute la surface émergée du globe. Un expert américain, John Stron, rencontré en marge des ateliers des scientifiques organisés au niveau du club des officiers à Dubaï, emboîte le pas à Dialo, pour affirmer « la nécessité de prendre des mesures appropriées, au niveau national, régional, individuel et collectif, privé et public pour protéger le désert ». Concernant la déclaration des scientifiques, elle a insisté sur l'implication des chercheurs dans le développement des déserts du monde. «Les déserts sont des écosystèmes fragiles. L'homme doit acquérir les connaissances voulues pour maintenir et développer son aptitude à utiliser rationnellement les ressources naturelles dans l'intérêt des générations présentes et futures», lit-on dans la charte. Le rôle des scientifiques est incontournable, affirment les concernés. Ces derniers proposent d'imposer aux gouvernements des pays touchés par ce phénomène de consacrer 1% de leur budget de fonctionnement pour promouvoir la recherche scientifique dans les déserts. L'Afrique a-t-elle les moyens pour financer ces programmes ambitieux? «Oui» attestent les participants. Ces pays doivent tracer des priorités. La désertification en est la principale, insiste le représentant du Pnue.