«Les centres pénitentiaires de Constantine sont submergés.» C'est ce qui a été annoncé hier, dans une conférence de presse animée au Palais de justice de Constantine par le procureur général, organisée dans le cadre de la réforme de l'institution judiciaire. Celle-ci avait pour thème le traitement du dossier relatif à la formation continue des officiers de justice (magistrats), dans le but justement d'humaniser les prisons. Dans cette perspective, le conférencier a indiqué que l'Etat procèdera à la formation de 1500 magistrats entre 2005 et 2009, dont certaines à l'étranger (USA, Belgique et France). Cette initiative permettra avant tout de former des magistrats de qualité ayant une compétence pour rendre sa crédibilité «perdue» au système judiciaire algérien. A ce propos, le procureur général déclare: «Cette démarche qui entre dans le cadre de la réforme de la justice est le processus même qui garantira l'indépendance absolue de l'appareil judiciaire dans le pays, laquelle, a-t-il rappelé, est l'un des objectifs du président de la République Abdelaziz Bouteflika». Cette démarche, avons-nous appris, se veut dans la précision et le détail, «d'abord pour faciliter l'accès de la justice au citoyen, la révision des dispositifs de législation et ensuite, a-t-il souligné, pour revaloriser les ressources humaines, d'où la réforme pénitentiaire et enfin pour moderniser l'institution». Tout en rappelant que la justice n'est pas une «fonction» mais un «devoir», le conférencier a tenu à préciser que tous ces axes doivent obligatoirement et impérativement être basés sur les ressources humaines. «Le magistrat est conditionné par la dignité, l'honnêteté et la confiance ainsi que la conscience». Sur ce sujet, il est exigé au juge de réfléchir deux fois avant de prononcer un jugement. C'est la raison pour laquelle la justice doit prendre des mesures draconiennes pour aboutir à préserver la justice. Dans ce contexte, une évidence s'impose d'elle-même. «Il faut aller vers la spécialisation des magistrats» a souligné le conférencier avant de poursuivre: «Jusque-là, le magistrat accomplissait un devoir de polyvalent, a présent une spécialisation dans les affaires est plus que nécessaire d'où émergera forcément une justice de qualité». C'est dire que la justice est en train de s'adonner à un «bouleversement», encore faut-il que ce mouvement puisse être constater de visu par le citoyen. Interpellé par nos soins sur les 40 dossiers, des magistrats devront répondre devant le conseil de discipline. Et sur la corruption qui ronge la justice, le conférencier répondra: «L'enquête déterminera la responsabilité de chacun. Pour ce qui est de la corruption, c'est un mal universel, en ce qui me concerne, si j'ai la preuve matérielle, j'entamerai aussitôt des poursuites» confirmant qu'au niveau de la wilaya de Constantine, aucune démarche en ce sens n'a été entreprise et ce, malgré les nombreuses dénonciations des citoyens pour, a-t-il souligné: «manque de concret».