L'un des points forts des prochaines législatives, tient au fait que l'ensemble des forces politiques se se soit engagé Au regard de la configuration actuelle de la carte électorale, il n'existe qu'une seule offre politique en dehors de celle du pouvoir, elle est islamiste. Jadis composée de nationalo-islamo-démocrates au pouvoir et des islamistes «purs» et des «républicains», dans l'opposition, l'offre politique s'est réduite, à la faveur des résultats rendus publics récemment par le ministère de l'Intérieur, aux seuls islamistes en cas d'alternance au pouvoir. Les démocrates de l'opposition sont laminés. Ils sont en voie de disparition. En effet, il faut savoir que quatre formations politiques et deux «fusions» ont réussi à faire le plein des listes de candidatures pour les prochaines élections législatives. Les deux partis qui se partagent le pouvoir et qui n'ont donc pas besoin de courir après les parrainages, le RND et le FLN n'ont, pour ainsi dire, aucun mérite particulier. Mais deux autres formations proches du pouvoir, à savoir TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounès ont réalisé un parcours préélectoral appréciable. Ainsi, le parti de Benyounès sera représenté par 49 listes électorales, tandis que celui de Ghoul fait le plein des circonscriptions en marquant sa présence partout, à l'intérieur du pays et au niveau de la communauté algérienne à l'étranger. Ces quatre partis concentrent à eux seuls près de la moitié des forces politiques en présence, susceptibles de conduire un gouvernement. L'autre moitié on la retrouve dans les listes des «fusions» inter-islamistes: le MSP-FC d'un côté et FJD-Nadhda-Bina de l'autre. La première «fusion», conduite par un Makri euphorique, affiche ses prétentions au niveau des 52 circonscriptions électorales. L'autre perdant de la famille islamiste, en l'occurrence le trio FJD-Nadhda-Bina a réussi à déposer auprès du ministère de l'Intérieur 49 listes de candidatures. Hormis ces six acteurs politiques qui peuvent prétendre à des scores susceptibles de leur permettre d'être «visibles» dans l'hémicycle, le reste des formations politiques et indépendants fera forcément de la figuration. Les programmes électoraux qu'il défendra durant la campagne électorale n'auront aucun intérêt, pour la simple raison que, mathématiquement, ils n'ont aucune chance de peser sur les résultats du scrutin. Parmi ces formations, on retrouve le plus vieux parti d'opposition, le FFS, présent dans 35 circonscriptions. Comparé au MPA et à TAJ qui ont vu le jour en 2012, le score du FFS est très loin d'être satisfaisant, voire décevant, au regard de son poids moral. Le parti de feu Ait Ahmed n'est pas la seule déception des démocrates. Le RCD a, lui aussi, montré une piètre figure en ne réussissant à passer le cap du dépôt des listes de candidatures que dans 13 circonscriptions. L'un des points forts des prochaines législatives, tient au fait que l'ensemble des forces politiques se soit engagé. Ce sont les démocrates de l'opposition qui en sont les grands perdants. A l'image d'ailleurs du MDS, héritier d'Etahadi et du Pags, qui n'a réussi à placer aucun candidat dans les circonscriptions de l'intérieur du pays. Seule, une seule liste a pu passer l'écueil des signatures. Elle représentera le parti auprès des Algériens de l'émigration en France. Ces trois partis, le FFS, le RCD et le MDS ont trébuché à la première marche du processus électoral. Leurs militants ont échoué à convaincre quelques dizaines de milliers de citoyens à travers le pays à leur accorder leurs parrainages pour pouvoir prétendre à une candidature en bonne et due forme. De fait, ces ex-grands partis qui avaient très largement animé le débat pour le compte de la famille républicaine, au lendemain de l'ouverture démocratique, sont en voie de déliquescence avancée. Le temps des grandes marches citoyennes qui rassemblaient des millions d'Algériens est définitivement révolu. La famille politique qui portait les idées de modernité, de droits de la femmes et autres n'est plus une alternative au pouvoir en place. Elle est bel et bien laminée. Au regard de la configuration actuelle de la carte politique, il n'existe qu'une seule offre politique en dehors de celle du pouvoir, elle est islamiste.