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«J'aime écrire dans le chaâbi»
AMMI CHAÂBANE D'EL BAHDJA À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 04 - 2005

Aux côtés de Mélissa, il est la voix de la poésie populaire qui passe tous les mercredis, de 23 h à minuit, sur Radio El Bahdja...
L'Expression: Pourriez-vous vous présenter?
Ammi Chaâbane:Je m'appelle Naït Chaâbane Ali. On me surnomme Ammi Chaâbane. Je travaille à la Radio El Bahdja dans une émission intitulée Achaâr oua afkar. J'ai déjà travaillé dans une autre émission, Zinet El Kaâda avec Malika. Ensuite, j'ai travaillé avec Samia Moulay dans Hkayti m'aâ ghonia. Actuellement, je collabore avec Melissa. Je travaille avec elle en tant que co-producteur et en même temps je tiens une rubrique qui consiste à lire des bouqualat.
Récemment, lors des poésiades de l'établissement Arts et Culture, vous avez reçu le 1er prix du meilleur poème en arabe dialectal. Peut-on en savoir plus?
J'ai eu également, pour préciser, un prix à Bouira lors d'un concours en hommage à Mouloud Mammeri. J'ai obtenu le second prix...
A votre avis, qu'est-ce qui a motivé les membres du jury cette fois-ci en vous décernant le premier prix?
Je ne sais pas, j'ai participé avec une quacida que j'ai écrite en 1971. Ce poème a été écrit à la mémoire de ma défunte fiancée à cette époque-là. Elle m'a ainsi porté chance.
Aujourd'hui, vous êtes un homme âgé, vous continuez à vous adonner à la poésie. Peut-on savoir depuis quand date cette passion? Est-ce un plaisir qui s'est transformé en profession...
Mon don de la poésie m'est venu à 19 ans, à l'âge où j'ai pris dans mes bras cette fille qui venait de rendre l'âme, le chagrin accumulé m'a incité à écrire. Le poème faisait 58 vers. Dès que je l'ai fini, je l'ai montré à cheikh Mahboub Stambouli, que Dieu ait son âme. Je me souviens être parti le voir en compagnie de Chaou Abdelkader et Ammi Abdelkader Zouaoui. Il m'a dit qu'il n'y avait rien à changer dans ma poésie et que j'étais devenu poète ce jour-là. Depuis ce temps-là, j' écris. Je me suis arrêté un moment pour gagner ma vie en travaillant dans les souks d'Alger. Cela faisait 10 ans que je n'avais plus écrit. Quand j'ai cessé mon activité, je suis retourné à la poésie. Et là, el hamdoulilah, j'écris et les gens m'écoute. Parfois, vous me retrouvez toute la nuit en train d'écrire. C'est grâce à Farid Toualbi et Malika Idja qui m'ont ouvert les portes de la radio que j'ai pu me remettre à la poésie. Ils ont lu et entendu mes oeuvres et m'ont sollicité et depuis 1998 je suis à la radio. Aujourd'hui, cela fait plaisir de savoir qu'on a un auditoire qui est fidèle à l'écoute.
Quels sont vos poètes préférés?
Je ne lis pas beaucoup, mais je m'intéresse à Benkhlouf, Ben Saïb, Bensahla. En même temps, dans la chansonnette chaâbie, il n'y a pas meilleur que Mahboubati et cheikh El Badji. Il y avait aussi cheikh Stambouli qui écrivait le beyt ou syah, une sorte de quacid. Les gens de l'Ouest l'appellent heda oua frech et chez nous dans la capitale, nous l'appelons beyt ou syah. C'est un long poème pourvu d'un refrain et d'un matlaâ. Les syahat sont des istikhbar, autrement dit.
Par rapport à l'arabe classique, où vous situez-vous?
Certains sont mus par l'amour de la langue arabe, d'autres par l'amazigh ou le français. Moi, je suis attaché à l'arabe dialectal. Ce que j'écris est pour moi un remède qui apaise mon quotidien et ce que j'ai enduré par le passé. J'aime raconter des kaçidate à partir de ce qu'on me rapporte comme nouvelles. J'ai récemment écrit pour le chanteur Sid Ali Lekam. Vous m'avez posé une question à laquelle je n'ai pas répondu tout à l'heure. La poésie qui a été primée a été approuvée par le jury composé du docteur Hamid Bourayou, Hamid Bouhbid. Il y avait aussi des académiciens... Je suis heureux d'avoir été honoré par ce prix parmi les quatre catégories en compétition.
Pensez-vous publier un recueil de poésies populaires?
Pas pour le moment. Je travaille actuellement avec des artistes chaâbis, notamment avec Hakim El Ankis, le fils de Hadj Boudjamaâ El Ankis. J'ai remis beyt ou siyah à Abdelkader Chaou. J'en ai remis un autre à Abdenour Gaya, un artiste amateur. Ensuite, j'ai donné un autre texte à El Amraoui pour Naïma El Djazaïria. Ils vont enregistrer un morceau ensemble sur l'orpheline. J'écris en fait pour beaucoup de gens. J'aime beaucoup le chaâbi et je ne peux m'en départir. Le chaâbi possède un style porteur de sens et de message et met en exergue un texte fait de métaphores...


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