La vie et la poésie du défunt Naït Chaâbane Ali (Ammi Chaâbane pour les intimes) ont fait l'objet, samedi dernier, de retrouvailles entre artistes au niveau de la salle Hassan El Hassani de Bouzaréah. Naït Chaâbane Ali, né le 27 juin 1952, est mort dans un tragique accident de la circulation le 22 juin 2007 à l'âge de 55 ans. Poète de talent dans le genre populaire, dit melhoune, il a laissé derrière lui un patrimoine très riche. Il a animé une émission à la chaîne El Bahdja où il invitait de jeunes talents. Nombreux sont les poètes aguerris de la scène artistique d'aujourd'hui et qui sont passés, maladroits, sur les ondes, chaperonnés par Ammi Chaâbane. Ils étaient tous présents, samedi, à la maison de jeunes Hassan El Hassani de Bouzaréah pour rendre un vibrant hommage à celui qui fut le maître, le conseiller et le grand frère. Interrogé, un poète, la gorge nouée, nous a dit en vers : « Bienheureux fut cet homme qui fit de sa vie Un fabuleux poème de rire et de bonté, Une agréable chanson qui soulage et ravit Tous ceux pour qui il a un jour compté. » Parmi les présents, il y avait Sid Ali Lebdiri, sous-directeur de Radio El Bahdja, Dahmane Aïssaoui, poète et chercheur, Toufik Ouamane, poète et président de la Ligue nationale de la littérature populaire, Hamid Messaoudi, frère du regretté chanteur Kamel Messaoudi et Abdelkader Haddouche du syndicat des artistes. La poétesse Fouzia Laradi a animé une manifestation culturelle qui a débuté par la lecture de quelques poèmes de la part de ses amis du club de poésie de la médiathèque Bachir Mentouri. Puis, les chanteurs Hakim EL Ankis, fils d'El Hadj Boudjemaâ, Nacer Mokdad et Badji El Bahri ont régalé la salle des paroles du poète mises en musique. Emouvant fut le moment où sa femme, haïk, voilette et seroual à l'ancienne, monta sur la scène pour parler de son mari. Elle toisa l'assistance du regard et dit, en larmes : « Il vous aimait ! » Le même poète, attristé, nous parle de son ami à sa façon : « Le mortel s'est éteint rattrapé par le sort Mais le poète en lui récite des vers éternels Se riant de l'âge, du temps et de la mort Dans ce lieu céleste où vivent les immortels. » Belle conclusion ! Ce samedi, Ammi Chaâbane n'était pas mort. Il était avec ses amis à Bouzaréah. Chapeau bas, l'artiste !