Malgré sa silhouette juvénile, Chetrane est en passe de boucler sa 3e décennie d'homme de radio. Ses débuts à Radio chaîne 1, en 1984, son passage à la Chaîne 3 et son statut de “membre fondateur” de Bahdja FM sont passés en revue dans ce bref entretien. Toujours debout à 5 h pour animer “Bahdja Réveil”, 6 jours sur 7. Pas trop contraignant ? On ne s'en lasse pas quand on est passionné. J'adore mon métier et j'éprouve une joie incommensurable lorsque je prends l'antenne. Effectivement, chaque jour que Dieu fait, je suis debout à 5 h. Il m'arrive aussi de travailler le soir quand il s'agit d'animer un concert ou autres manifestations culturelles. Résultat : souvent je n'ai droit qu'à 3 ou 4 heures de sommeil. Je ne m'en plaint pas pour autant. Comment êtes-vous venu à la radio ? J'ai été approché en 1984 par Mohamed Tahar Foudala afin d'intégrer son équipe. On réalisait des pièces radiophoniques que diffusait à l'époque la Chaîne 1. En parallèle, je travaillais aussi avec Nadjoua dans une émission enfantine. S'ensuit la Chaîne 3, vers 87-88, où Djawad Fasla m'avait sollicité pour donner des cours de guitare via les ondes. J'ai eu aussi le privilège de faire partie du noyau fondateur de radio Mitidja et El Bahdja où je n'ai pas cessé d'émettre depuis 1991. Vous êtes de formation musicale, n'est-ce pas ? Tout à fait. J'ai une licence de musicologie, obtenue à l'INSM. Le monde de la musique ne m'est pas étranger. Je peux affirmer que ma formation m'a beaucoup aidé à investir le monde de l'animation radiophonique. Je dois préciser aussi je suis responsable de l'animation et de la programmation de la radio périphérique algéroise. Votre façon de parler à l'antenne, qui se situe entre l'arabe classique et le dialecte algérien, est fort appréciée par les auditeurs. Vous le savez ? J'ai toujours opté pour eddardja al mouhaddaba (dialecte sain), si j'ose dire. Car il faut savoir que notre radio est également destinée à un auditoire autre qu'algérien. Pourquoi empêcher un Libyen ou un Syrien de nous écouter. Ceci dit, je pars du principe suivant : Soit je parle totalement français et dans ce cas il y a une chaîne spécialisée pour cela (ndlr : la 3), ou sinon je m'exprime en arabe et dans ce cas El Bahdja est le cadre idoine. Je suis contre le principe du “moitié-moitié”. Chetrane est votre vrai prénom, ou s'agit-il d'un pseudo ? C'est mon prénom, vrai de vrai.