Amine Aitouche a conçu ses travaux en privilégiant le «rapport de l'humain au temps et à l'espace». Une installation alliant art pictural, graphisme, street art, calligraphie et musique sur des thèmes communs à l'Egypte ancienne et l'art urbain a été inaugurée à Alger par le plasticien et graphiste «Sneak». Intitulée «Sneacatacombes», cette exposition inaugurée au café littéraire «Le Sous-marin», plonge le visiteur dans l'Egypte ancienne grâce aux aménagements opérés par l'artiste qui a tapissé la galerie de sable, de bougies et de pierres brutes évoquant des monuments funéraires. Dans cette partie de la galerie, «Sneak», Amine Aitouche de son vrai nom, propose aux visiteurs une dizaine d'oeuvres composées d'un fond de couleur bleu, vert ou jaune, symbolisant les périodes de fluctuations du Nil sur lesquels l'artiste superpose des tags, des éléments de graphisme, ou des symboles de l'Egypte ancienne comme les divinités ou des hiéroglyphes. Pour ces éléments d'ornement, l'artiste a effectué une recherche approfondie sur l'Egypte ancienne, un sujet qui le passionne, et a choisi la texture dorée, symbole du «raffinement absolu», et où se mêle calligraphie arabe et hiéroglyphes, explique-t-il. Outre ces toiles, inspirées d'un «environnement où l'art était pratiqué par une élite à l'occasion des rituels pour accompagner les morts dans l'au-delà», l'artiste a également tenu à rendre hommage à l'ouvrier-artisan en reconstituant, de manière décalée, une momie accompagnée d'outils de construction et de bombes aérosol. Evoluant dans l'art urbain, Amine Aitouche a conçu ses travaux en privilégiant le «rapport de l'humain au temps et à l'espace» dans l'ancienne Egypte avec «volonté (la sienne) de bouleverser les règles conventionnelles» d'une galerie d'exposition, en optant notamment pour l'utilisation des lumières et une disposition atypique des oeuvres. Accompagné de plusieurs rappeurs et chanteurs hip-hop dont «Qaâ El Bir», «Icosium», «Urban Salam» ou encore «Genoxy», l'artiste a investi à sa manière la petite salle de concert du «Sous-marin» en détournant des objets du quotidien (télévision, radiateurs, canapés et autres briques) transformés en autant d'objets décoratifs et de sièges pour les visiteurs. Plusieurs petites fresques murales composées de calligraphies dorées sur fond noir ont également été réalisées sur place pour de nombreux visiteurs, peu habitués à suivre de telles démarches dans la conception artistique. Artiste urbain depuis l'âge de 13 ans, Amine Aitouche est diplômé de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Il a participé à plusieurs expositions collectives à Alger et pris part à plusieurs événements internationaux en France et en Espagne, en particulier. «Sneacatacombes», première exposition individuelle de «Sneak» en Algérie se poursuit jusqu'au 18 mars.