Le Suisse retrouve le sommet du tennis mondial Le champion suisse vit de son propre aveu «un conte de fées»: trois mois à peine après son retour de la plus longue absence de sa carrière, il a remporté l'Open d'Australie et le Masters 1000 d'Indian Wells, soit les deux plus gros tournois du début de saison. Pendant que Roger Federer triomphait à Indian Wells avant-hier, Andy Murray et Novak Djokovic broyaient du noir à cause de blessures qui les privent au moins du prochain grand rendez-vous à Miami et qui annoncent peut-être une redistribution des rôles au sommet du tennis mondial. Federer vit de son propre aveu «un conte de fées»: trois mois à peine après son retour de la plus longue absence de sa carrière (six mois pour soigner un genou et son dos), il a remporté l'Open d'Australie et le Masters 1000 d'Indian Wells, soit les deux plus gros tournois du début de saison. Mieux, le Suisse s'est imposé avec la manière: en Californie, il n'a pas perdu un seul set et a dominé notamment deux clients, Rafael Nadal, submergé 6-2, 6-3 en 8e de finale, et Stan Wawrinka, usé 6-4, 7-5 en finale. L'ancien numéro un mondial, armé d'un revers revisité par Ivan Ljubijic et dégagé de tout problème physique, donne l'impression de vivre, à 35 ans, une seconde jeunesse. «Je suis complètement surpris par tout ça, parce que je n'étais pas loin de tomber à la 35e place mondiale si je n'avais pas joué l'Australie ou si j'avais perdu tôt», insiste le Suisse, passé de la 10e à la 6e place mondiale après son cinquième titre à Indian Wells, le 90e de sa carrière. Aucun titre en 2016 Son retour tonitruant est d'autant plus surprenant que beaucoup avaient présenté 2016 comme le début de la fin, puisqu'il n'avait disputé que sept tournois, n'en avait remporté aucun (une première depuis 2000) et avait manqué à Roland Garros son premier Grand Chelem depuis l'US Open 1999. Même si sa dernière victoire à Miami remonte à 2006, il fait figure de grand favori du deuxième Masters 1000 de l'année, qui commence mardi, ce qu'il conteste. «Je sais à quel point c'est dur de gagner Indian Wells et Miami. C'est pour ça que je n'arrive pas à Miami avec pour objectif de gagner le titre, même si tout le monde attend ça de moi après ce début de saison», prévient-il. A Key Biscayne, Federer ne croisera pas la route de Murray et Djokovic qui ont remporté à eux deux les huit dernières éditions du tournoi floridien. L'un et l'autre ont déclaré forfait pour le tournoi en invoquant une blessure à un coude qui explique peut-être leur début de saison mitigée. Les deux meilleurs joueurs de la planète n'ont pas dépassé les quarts de finale des trois premiers grands rendez-vous de la saison, si on inclut Miami, du jamais-vu dans l'histoire du circuit ATP. Djokovic choqué Si Murray espère être rétabli pour la saison sur terre battue, Djokovic, auteur du «Sunshine Double» (doublé du soleil Indian Wells/Miami) lors des trois dernières saisons, s'est montré beaucoup plus vague. «Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour guérir et revenir sur les courts le plus rapidement possible (...) C'est aussi choquant pour moi que cela peut l'être pour vous», a écrit sur sa page Facebook le Serbe. Cette blessure avait déjà perturbé «Djoko» lors de l'été 2016, où après son titre à Roland-Garros, le seul tournoi du Grand Chelem qui manquait à son palmarès, il a enchaîné quelques déconvenues comme son élimination au 3e tour de Wimbledon et dès son premier match des JO 2016 de Rio, puis perdu sa première place au classement ATP. Il y a un an tout juste Federer était dans une situation encore plus compliquée, puisqu'il avait dû subir une arthroscopie d'un genou et fait une première pause de deux mois et demi entre l'Open d'Australie et Monte-Carlo. Signe que tout peut aller très vite dans un sens comme dans un autre, ce n'était plus qu'un mauvais souvenir. «Je me sens très bien, on va fêter ce titre ici, puis on ira à Miami dans une ville où il y a beaucoup de fêtes, et on va continuer là-bas», savoure le «roi Roger».