L'affaire remonte à la fin novembre 2016 Deux avocates et un architecte au centre d'un scandale de gros calibre, qui vient de secouer le secteur de la justice dans la wilaya d'Annaba. Accusées de faux et usage de faux, usurpation d'identité, mauvais usage de la fonction et escroquerie, deux avocates du barreau d'Annaba et un complice, dans une affaire de vente fictive de logements, ont été déférés hier, par-devant le juge d'instruction de la deuxième chambre, du tribunal d'Annaba, apprend-on de source juridique. Des accusations qui, au terme d'une instruction, ont abouti au placement sous mandat de dépôt d'une avocate, pendant que la deuxième a bénéficié du contrôle judiciaire, a ajouté la même source. En précisant qu'un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du complice en cavale, un architecte de son état. L'affaire remonte, rappelons-le, à la fin novembre 2016, lorsqu'une plainte a été introduite auprès du procureur général relevant de la cour d'Annaba, accusant GH.M. et N.B., avocates de leur état ainsi que leur complice, d'avoir touché d'importantes sommes d'argent, pour des logements que la principale mise en cause (GH.M.) leur proposait. Cette large escroquerie a ciblé de nombreux postulants à des logements sociaux et participatifs, qui ont versé quelque 12 milliards de centimes aux deux auxiliaires de justice. Ces deux dernières, ayant su gagner la confiance des victimes à l'aide de bons de versement, portant le cachet et la griffe de l'Opgi d'Annaba. Cette dernière, qui notons-le, s'est constituée partie civile dans cette affaire. Sur réquisition du procureur général de la cour d'Annaba, une enquête a été aussitôt engagée par la PJ de la sûreté de wilaya d'Annaba. Les éléments de l'enquête ont fait ressortir, sur la base d'un listing, les communications téléphoniques entre les deux prévenues et leurs victimes, confirmant le faux et usage de faux ainsi que la falsification de documents administratifs officiels. Une panoplie d'accusations que les deux avocates ont réfutées dans le fond, justifiant les communications téléphoniques et le va-et-vient des victimes dans leur cabinets, par le fait qu'elles soient des clientes. Quant aux sommes d'argent, la principale mise en cause a prétendu qu'il s'agissait d'honoraires. Un subterfuge non convaincant pour le magistrat instructeur, qui a décidé de placer la première sous mandat de dépôt et sous contrôle judiciaire la seconde. S'agissant du complice, faisant l'objet d'un mandat d'arrêt, il demeure au moment où nous mettons sous presse, activement recherché par les services de sécurité. En attendant la comparution des deux avocates à la barre du tribunal correctionnel d'Annaba, elles devront passer devant le conseil de discipline du barreau d'Annaba qui, selon une source interne à ce dernier, va les radier définitivement du barreau, pour trahison de serment et atteinte à la déontologie de la profession.