Elle exigeait de ses clients outre ses honoraires, des sommes pour soudoyer les juges. La dénommée F. D. K. vient d'être sanctionnée par le barreau de Annaba pour escroquerie et corruption, selon une source proche des robes noires. Après enquête, le barreau a signifié à l'indélicate avocate l'interdiction d'exercice de fonction pour une durée d'une année et demie ainsi que la fermeture de son cabinet sis à la rue Ahmed-Bouzdid au centre-ville de Annaba. L'avocate exigeait de ses clients, outre ses honoraires, des sommes allant de 10 à 50 millions de centimes pour soudoyer les juges traitant leurs dossiers, afin d'obtenir leur acquittement, affirment certaines sources proches du tribunal. La dernière affaire qui a permis de dévoiler le «pot aux roses», concerne un de ses clients mis sous mandat de dépôt à la suite d'une erreur judiciaire. La clairvoyance du juge instructeur a permis de faire d'une pierre deux coups. En effet, celui-ci, après étude du dossier, a décidé d'ordonner la liberté du mis en cause. Entre-temps, l'avocate, seule habilitée à l'accès à cette information, a profité de la lenteur de l'appareil administratif pour exiger de la famille de l'accusé la coquette somme de 16.000 DA, afin, leur a-t-elle fait croire, que «le juge libère leur proche». Mis au courant des agissements de l'avocate par un membre de la famille du prévenu, le juge a déposé plainte au niveau du barreau. Après une minutieuse enquête, le barreau a décidé de sévir en interdisant à la malhonnête avocate d'exercer son métier pour «sauver l'image de marque des hommes en robe noire». En outre, un dépôt de plainte a été remis au tribunal alors que les dossiers (en instance) de l'avocate en question ont été renvoyés à ses clients pour pouvoir prendre attache avec un autre avocat plus honnête. Depuis, les clients font le guet devant le cabinet de l'avocate dans l'espoir de récupérer leurs biens, et plusieurs sont venus déposer plainte pour escroquerie. Par ailleurs, certaines informations font état de huit autres avocats indélicats dont le sort ne saurait différer de celui réservé à l'avocate «escroc». Est-ce le début de la grande lessive des robes noires?