La composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental expulsée sur décision du souverain marocain n'a pas encore été pleinement rétablie. Inévitable. Le Conseil de sécurité se penche depuis mardi sur le dossier sahraoui. La question du rétablissement des activités de la Minurso devenait du coup incontournable. Le patron des opérations du maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies, Hervé Ladsous, a fait état de sa paralysie. «Nous avons discuté de la Minurso à la demande de l'Uruguay et nous avons été briefés par M.Hérvé Ladsous sur la situation sur le terrain et le problème de la pleine fonctionnalité de la mission», a déclaré le président du Conseil de sécurité, le britannique Matthew Rycroft à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à huis clos... «Ladsous a informé le Conseil de sécurité que la mission onusienne, chargée d'organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, n'a pas encore été rétablie dans la plénitude de son mandat suite aux mesures de rétorsion qui lui ont été imposées par le Maroc», a confié une source proche du dossier cité par l'APS. La composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental avait été expulsée sur décision du souverain marocain après que l'ex-secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a qualifié la présence marocaine au Sahara occidental d' «occupation» lors de la visite qu'il a effectuée au mois de mars 2016 dans la région. Le sang royal n'avait fait qu'un tour. La sentence est tombée. 84 de ses membres ont dû plier bagage. Décapitée, la mission s'est retrouvée pratiquement inopérante. Depuis c'est le statu quo. Ce qui n'a pas empêché le Conseil de sécurité de voter une résolution un mois plus tard. Présentée par les Etats-Unis, elle soulignait l'urgence du plein rétablissement de la Minurso. Les Américains ont soumis au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le Sahara occidental qui exige «le rétablissement immédiat» des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé par le Maroc. Le texte voté le 29 avril avait appelé à un règlement politique du conflit juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans son rapport présenté aux «15» Ban Ki-moon avait estimé que suite aux expulsions décidées par Rabat, la Minurso «ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions» et le mandat que lui a confié le Conseil. Ce dernier finira-t-il par rappeler à l'ordre le Maroc? L'Organe exécutif de l'Organisation des Nations unies qui est chargé du maintien de la paix dans le monde a vainement lancé un appel en ce sens. Il a pourtant été relayé par les Etats-Unis alors que le ministère britannique des Affaires étrangères avait abondé dans le même sens. L'ambassadeur de la mission britannique à l'ONU, Matthew Rycroft, qui préside actuellement le Conseil de sécurité avait exhorté le Maroc à coopérer avec l'ONU à même de permettre le retour effectif et total de la Minurso et s'est prononcé en faveur d'une solution politique durable et mutuellement acceptable pour le Sahara occidental, qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Dans une précédente réunion qui s'est tenue le 22 février le Conseil de sécurité de l'ONU avait exprimé sa préoccupation face au blocage du processus de paix au Sahara occidental, évoqué le plein rétablissement de la Minurso dont la composante civile avait été expulsée sur décision du souverain marocain et mis en exergue le risque qui plane sur la sécurité dans la zone tampon d'El Guergarat. «Plusieurs membres du Conseil de sécurité, y compris des membres permanents, ont exprimé leurs préoccupations concernant l'absence de négociations entre les deux parties (Front Polisario et Maroc, ndlr) du conflit», avait déclaré le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, à l'issue de cette rencontre. Une fausse note de Mohammed VI que les Nations unies doivent corriger. Processus de paix au Sahara occidental Le Front Polisario prêt à coopérer avec l'ONU Le Front Polisario est prêt à coopérer avec les Nations unies pour relancer le processus de paix au Sahara occidental, à l'arrêt depuis 2012, a déclaré hier son représentant auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. Nous sommes prêts à coopérer avec les Nations unies pour discuter des moyens et des voies permettant de mettre le processus de paix sur les rails et de surmonter les tensions créées dans la zone d'El Guerguerat, a déclaré M.Boukhari au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Minurso.