Ils s'interrogent sur les raisons qui motivent les autorités à ne pas livrer des logements pourtant achevés. L'APC de Rouiba, a été pendant deux jours le théâtre d'un mouvement de protestation provoqué par les habitants, a-t-on constaté sur place. Selon les informations recueillies sur les lieux, le mouvement a débuté au milieu de la matinée. Les manifestants se sont réunis devant le siège de l'APC et ont crié leur colère contre les responsables locaux après l'attribution par ces derniers de logements sociaux à des familles venues de la commune de Mohammadia, à El Harrach. Cette opération de relogement qui s'est déroulée dans la nuit de samedi, a été la goutte qui a fait déborder le vase, car les citoyens vivent depuis une vingtaine d'années, dans des conditions qu'ils jugent déplorables. En effet, les manifestants évoquent le manque de logements, le chômage, l'absence de distractions etc. Autant de problèmes qui semblent faire le quotidien des habitants de Rouiba. Cependant, la grogne des citoyens n'est pas liée à l'évolution des chantiers, mais au retard mis dans la livraison de plusieurs logements. Quelle fut donc leur déception de constater que ces «immeubles» qu'ils espéraient occuper allaient revenir à d'autre personnes. Ainsi, cette attente de livraison n'a pas été fructueuse puisque les habitants de Rouiba ont été, encore une fois, surpris par le relogement des familles qui n'habitaient pas dans la région. «Plusieurs logements sont vides depuis plus de cinq ans. A chaque fois ils nous promettent de nous les livrer, hélas.... Tous les élus procèdent de la même manière, ils ramènent des personnes étrangères pour bénéficier des biens de la commune et les citoyens font toujours l'objet d'un mépris total» nous dira avec amertume M.Lakhder Mehdi qui révélera par ailleurs que des centaines de familles vivent dans des bâtisses vétustes qui risquent de s'effondrer alors que d'autres ont squatté des stades pour mettre à l'abri leurs femme et enfants. «Il y a plus de 160 chalets qui sont vides, sur la route de Aïn Taya.» En outre, ils s'interrogent sur les raisons qui motivent les autorités à ne pas leur livrer des logements pourtant achevés. Voulant avoir plus de détails sur cette affaire, nous nous sommes rapprochés des responsables locaux. M.Abdelhamid Izza secrétaire général de l'APC, nous explique que l'opération de relogement des 8 familles a été le fait du wali d'Alger. Et la mairie se dégage de toute responsabilité. Les manifestants refusent de croire à cette explication, et qualifient les arguments avancés par les responsables de mensonges. En outre, ils menacent de continuer leur lutte contre les mauvais gestionnaires pour obtenir leurs droits les plus légitimes. Ainsi, les concernés se réuniront encore une fois, jeudi prochain, pour crier leurs revendications dont le but est de faire parvenir leur signal de détresse aux autorités supérieures.