Les quatre autres villes candidates ont de sérieux atouts à faire valoir. Bertrand Delanoë entend faire la promotion de sa ville surtout lorsqu'il s'agit d'olympisme. Et il ne s'est pas fait prier hier à Alger, pour donner de Paris l'image d'une cité olympique. Plus que cela, le maire de Paris a fait la promesse de faire des Jeux olympiques de 2012, ceux «de la fraternité et de l'amitié.» M.Delanoë joue également la carte de l'esprit même de fête olympique, puisqu'il promet que «les jeux seront populaires» et comme preuve de sa bonne foi, il annonce que le prix de la billetterie sera très abordable, «il y aura des places qui ne coûteront que 10 à 30 euros seulement». La capitale française est engagée dans un challenge, celui de s'attirer les faveurs du Comité international olympique pour qu'il lui accorde l'organisation des Jeux d'été de 2012. Des jeux qu'elle veut organiser après l'avoir fait en 1900 et en 1924. L'affaire est loin d'être aussi simple pour elle, car elle a des adversaires de taille dans cette course à l'organisation. Quatre autres villes sont, en effet, candidates (Madrid, New York, Londres et Moscou), et elles aussi ont de sérieux atouts à faire valoir. Elles devront, surtout, se montrer particulièrement convaincantes le 8 juillet prochain à Singapour, lors de la 117e session du Comité international olympique qui déterminera, par voie de scrutin, la ville qui abritera ces jeux. Paris part, cependant, avec un avantage pour le sérieux et la solidité de son dossier, tout d'abord. Ensuite, elle est la capitale du pays qui a vu naître Pierre de Coubertin, le rénovateur des Jeux olympiques, un pays qui n'a plus accueilli ces jeux depuis 1924 alors que Londres les a eus en 1948, Moscou en 1980, tandis que Madrid et New York appartiennent à des pays qui les ont accueillis en 1992 (Barcelone) et en 1996 (Atlanta). Chacune des villes candidates a reçu la commission d'évaluation du CIO, présidée par la Marocaine Nawel El Moutaouakel, une commission où l'on retrouve l'Algérien Mustapha Larfaoui, le président de la Fédération internationale de natation. Paris l'a reçue le 8 mars dernier pour une visite où ses responsables ont eu à présenter un dossier «bien ficelé», selon leurs termes. Bertand Delanoë était, bien sûr, le premier concerné par cette visite en sa qualité de maire de la ville lumière mais également en tant que président du Groupement d'intérêt public «Paris-Ile-de-France 2012». Il s'agit d'une structure constituée du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), de la ville de Paris, de la Région Ile-de-France et de l'Etat français. Son but est de présenter la candidature de Paris pour les JO de 2012, de la soutenir et de la promouvoir à l'échelle nationale et internationale, en préservant l'idéal et l'esprit de l'olympisme dans le respect des directives fournies par le CIO. La sortie de M.Delanoë, hier après-midi, à Alger, où il a inauguré une exposition sur le thème «Paris-2012» au Centre culturel français, s'inscrivait dans ce cadre. L'exposition consiste en une présentation de la candidature de la ville lumière avec photos à l'appui. L'on notera la présence à la cérémonie du champion olympique Saïd Guerni.