La Corée du Nord a averti qu'elle riposterait si la communauté internationale décidait d'alourdir les sanctions contre ses programmes balistique et nucléaire. Cette mise en garde, effectuée lundi, est intervenue au lendemain de la publication par le Financial Times de déclarations du président américain Donald Trump qui s'est dit prêt à «régler» seul le problème nord-coréen, sans l'aide de la Chine. Elles ont également été faites dans le contexte du lancement, lundi, de manoeuvres militaires entre Séoul, Tokyo et Washington destinées à contrer la menace des missiles stratégiques mer-sol tirés par les sous-marins nord-coréens. Ces «actions irresponsables» poussent la péninsule, où la situation est déjà tendue, «au bord de la guerre», a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle Kcna. L'idée que les Etats-Unis puissent priver Pyongyang de sa «dissuasion nucléaire» est «un rêve fou», poursuit-il. «Maintenant que les Etats-Unis vont à l'encontre de l'air du temps en incitant à la confrontation pour étouffer la Rpdc, la Rpdc n'a d'autre option que de prendre toute les contre-mesures nécessaires», ajoute-t-il en citant les initiales de la République populaire et démocratique de Corée (Rpdc). «Le monde sera bientôt le témoin des mesures que prendra la Rpdc pour contrecarrer le racket hideux et irresponsable des sanctions», a-t-il encore dit. Donald Trump doit recevoir demain dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride le président chinois Xi Jinping. La Corée du Nord devrait figurer parmi les principaux sujets de leurs discussions, Pékin étant le plus proche allié de Pyongyang. Le professeur Yang Moo-Jin, de l'université des études nord-coréennes, a jugé probable que la Corée du Nord se garde de toute action provocatrice avant la fin du sommet sino-américain. «Il est plus probable qu'elle célèbre le 25 avril le 85e anniversaire de son armée avec un sixième essai nucléaire, le lancement d'un satellite ou un essai de missile intercontinental», a-t-il dit. Pyongyang cherche à développer des missiles balistiques intercontinentaux susceptibles de porter le feu nucléaire jusque sur le territoire continental des Etats-Unis. Les tensions se sont aggravées sur la péninsule du fait de l'accélération présumée des programmes nucléaire et balistique du Nord, qui a été suivie par un durcissement des sanctions contre le régime de Pyongyang. En février, la Corée du Nord avait tiré simultanément quatre missiles, dont trois avaient fini leur course dangereusement près du Japon. Le Nord avait expliqué qu'il s'agissait d'un exercice en vue d'une attaque contre les bases américaines dans l'archipel. Par ailleurs et toujours sur le dossier nord-coréen, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson présidera pour la première fois à l'ONU, fin avril, une réunion du Conseil de sécurité, a annoncé lundi soir l'ambassadrice américaine aux Nations unies. Il présidera le 28 avril une réunion sur la non prolifération et la Corée du Nord, qui aura lieu «opportunément» après le sommet Etats-Unis-Chine.