Le président de la Société algérienne d'oncologie médicale appelle les autorités sanitaires à faire évoluer la législation sur le biosimilaire. Cet appel a été lancé lors d'un workshop organisé à Alger par le laboratoire El Kendi animé par Fernando de Mora, PhD, professeur en pharmacologie à l'université de Barcelone et consultant auprès de lagence du médicament européenne. Le professeur Kamel Bouzid, oncologue, a souligné qu'il attend depuis dix ans une législation sur le biosimilaire et ajoute qu'il y a même des interprétations algériennes selon lesquelles le biosimilaire est un générique. D'autres professeurs, notamment en hématologie, ont abondé dans le même sens que le professeur Bouzid et ont suggéré de composer un collège d'experts qui se prononce sur les biotechnologies en élaborant des protocoles sans attendre une législation. En novembre dernier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a rappelé à propos des soins prodigués aux malades atteints de cancer que l'interchangeabilité des traitements était autorisée par la législation. Cette indication était donnée par le conseiller à la communication au ministère de la Santé, Slim Belkessam, en marge du 8ème meeting international d'oncologie. Répondant aux oncologues qui ont évoqué une certaine rupture de médicaments prodigués aux maladies, Belkessam a reconnu qu'il fallait faire évoluer la législation sur cette question, laquelle a été d'ailleurs demandée par des responsables de laboratoires pharmaceutiques. Selon le professeur Kamel Bouzid, une rupture de médicaments entrant dans les soins des malades atteints de cancer était constatée alors que le ministère a souligné qu'un médicament à effet équivalent est disponible. «Les malades sont en rupture de traitement et c'est un problème majeur qui démontre qu'il y a des dysfonctionnements très importants à propos de certains médicaments», avait déclaré le professeur Bouzid, ajoutant que ce n'est pas le problème des médecins, mais celui des gestionnaires. D'après lui, des oncologues et des pharmaciens font des bons de commande pour un médicament précis et la PCH leur donne un autre médicament. Quant au professeur Fernando de Mora, il a présenté l'expérience européenne avec les biosimilaires sur le plan clinique et réglementaire et il a mis en exergue le fait que les autorités sanitaires demandent toujours des preuves d'efficacité de ces médicaments grâce à des comparaisons avec les autres produits. D'ailleurs, en organisant ce workshop en présence d'experts algériens et internationaux, El Kendi ambitionne d'échanger et de collecter les expériences en la matière afin de développer cette catégorie de médicaments en Algérie qui projette d'être un pôle régional en industrie pharmaceutique. Doit-on faire des essais cliniques avec le biosimilaire? Oui, répond le professeur et ce en prenant le produits original afin d'effectuer des comparaisons et même si ce n'est pas la preuve pertinente pour démontrer l'efficacité du médicament, il faut obtenir des confirmations.