Le président du Cosafa, Phillipe Chiyangwa, remet en cause les décisions de Issa Hayatou Le président du Cosafa, Phillipe Chiyangwa, remet en cause les décisions de Issa Hayatou Le président zimbabwéen du Conseil des associations de football en Afrique australe (Cosafa), Phillip Chiyangwa, a dénoncé hier les attributions de la coupe d'Afrique des nations CAN-2019, 2021, 2023 qui, a-t-il estimé, se sont faites de manière «brutale et politique au bénéfice d'une région». Partant de là, il a appelé à la mise en place d'une commission d'enquête car, explique M. Chiyanhwa, «l'Afrique est notre continent et nous avons le droit de poser des questions et de penser que nous avons été abusés. Dans ces conditions, nous remettons en question le statu quo, la localisation de tous les intérêts dans une région». On se souvient qu'en septembre 2014, la CAF de Issa Hayatou, l'omnipotent président durant de très longues années, avait attribué l'organisation des CAN 2019, 2021 et 2023 au Cameroun, à la Côte d'Ivoire et à la Guinée. Malgré de nombreuses critiques et une vive polémique sur les tenants et les aboutissants de ces «choix», Hayatou et ses compères sont parvenus à imposer leur loi d'airain, de sorte que les fédérations spoliées se sont tues, par crainte de subir d'inévitables représailles. Parmi elles, la FAF n'a pas manqué de faire profil bas en dépit du désavoeu, d'autres diraient de la gifle, que la candidature de notre pays a reçue de la part de cette même équipe de mandarins devenus intouchables. Donc, voilà le Cosafa qui «va protester» tout en exigeant cette commission d'enquête que les pays concernés auraient pu, mieux, auraient dû, réclamer en son temps. Peu importe les critères du choix des membres, seule la finalité conviendra pour comprendre les «mécanismes obscurs» qui ont présidé à ces sélections répétées au profit d'une région centrale du continent alors même que les textes statutaires plaidaient pour une répartition équilibrée, tenant compte de l'ordre géographique et des moyens disponibles pour assurer le bon déroulement des compétitions. Sur ce plan, on ne peut pas prétendre que la Guinée équatoriale avait de meilleurs arguments que les pays d'Afrique du Nord, sans entrer dans le détail de tel ou tel et pourtant Hayatou et consorts ont bien sorti le ticket gagnant en faveur de ce petit pays aux dents longues. Un regret, cependant. Que le Zimbabwéen sonne l'hallali contre Hayatou, soit! Mais quid des revendications de la FAF, représentant officiel de l'Algérie dans les arcanes du football continental et mondial? N'aurait-il pas fallu monter au créneau tout autant, sinon bien avant et réclamer des «explications» au même titre que le Cosafa? A moins qu'il n'y ait des motifs autres qui imposent de la discrétion ou plus, de la tolérance?