Le président de la Hiise Durant les quatre premiers jours, la haute instance fait état de 35 cas de saisine et de plus de 39 avis formulés par ses soins pour affichage anarchique. La première semaine de la campagne électorale n'a pas été sans incidents. Des candidats et des partis n'ont pas respecté les règles du jeu. Des affiches sans visages ont été signalées un peu partout à travers le pays. Du jamais-vu auparavant. Des candidats ont préféré rester dans l'anonymat, se contentant de mettre leur slogan et leur numéro sur l'affiche, tout en invitant le citoyen à voter pour eux. Ce qui est complètement en contradiction avec les règles de représentativité. La presse régionale a signalé plusieurs cas, notamment à Constantine. Ce sont les partis islamistes qui ont élaboré des affiches sans visages. Connus pour être conservateurs, les partis islamistes ont même autorisé des femmes candidates à s'afficher avec un visage totalement couvert, à l'exception des yeux. Un parti démocrate a été également touché par ce phénomène. Le Front des forces socialistes a vu l'une de ses affiches à Bordj Bou Arréridj collée sans visage, un acte qui n'a pas laissé la direction indifférente. celle-ci a vivement dénoncé cet acte en annonçant dans un communiqué avoir retiré les affiches de campagne de sa liste de candidatures à Bordj Bou Arréridj. Dans son communiqué, la direction a jugé le contenu incompatible avec les principes et les valeurs du parti. La presse régionale fait état de candidates au scrutin législatif, de divers horizons, ayant transgressé la règle minimale de la visibilité pour aspirer à la représentation populaire. Ainsi, la Haute Instance indépendante de surveillance des élections, présidée par Abdelwahab Derbal a été vivement saisie par plusieurs partis sur ce procédé. Durant les quatre premiers jours, la Hiise fait état de 35 cas de saisine et de plus de 39 avis formulés par ses soins pour affichage anarchique. Alors que des panneaux ont été spécialement installés pour les affiches, les partis et les candidats se sont même permis de coller leurs affiches sur les murs en transgressant la loi. Pourtant, la Haute Instance indépendante de surveillance des élections a clarifié à la veille du lancement de la campagne électorale les règles du jeu en appelant les partis et les candidats à faire preuve de respect. Que va faire la commission Derbal? Autrement dit, l'Instance a-t-elle les moyens pour frapper fort? La Hiise a certainement rappelé à l'ordre les partis et les candidats en les menaçant d'appliquer la loi en cas où ils récidivent. Pour les 15 jours qui restent du temps de la campagne, la Haute Instance de surveillance des élections sera, sans doute, sollicitée de part et d'autre pour mettre un terme aux dépassements commis par certains candidats et partis. Sur ce plan, la commission Derbal qui joue le rôle de gendarme doit prouver à l'opposition, qui reste toujours sceptique,ses capacités à appliquer la loi. Voulant assurer la transparence, la Hiise a même appelé les citoyens et les partis à dénoncer tout dépassement provenant de candidat ou de parti, et ce, peu importe son statut. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée récemment au Conseil de la nation, son président Abdelwahab Derbal, a mis en garde contre l'utilisation des moyens de l'Etat dans la campagne électorale des législatives de mai prochain. «Je dis aux responsables candidats aux élections qu'il est immoral de solliciter les votes des citoyens pour servir l'intérêt général et utiliser les moyens de l'Etat à des fins personnelles pour promouvoir leurs candidatures. En tout cas, la loi l'interdit et nous n'hésiterons pas à utiliser les moyens juridiques dont nous disposons pour enclencher des poursuites», avait-il déclaré en guise d'assurance.