Après Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN, c'est au tour de Amara Benyounès, patron du MPA d'animer un meeting électoral à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Amara Benyounès qui intervenait principalement devant les militants et sympathisants de son parti a saisi cette occasion pour vilipender les partisans du boycott des élections législatives du 4 mai 2017. L'orateur a argué sa position par sa conviction que le changement dans le pays ne pourrait avoir lieu en dehors des élections et du verdict des urnes. C'est pourquoi, il faut aller massivement voter le 4 mai prochain, a insisté Amara Benyounès. Ce dernier a poursuivi sa plaidoirie en faveur de la participation aux élections législatives en expliquant que le changement qui viendrait de la rue ne peut conduire que vers le chaos et ne peut en aucun cas aboutir à la démocratie. Répliquant à ceux qui lancent des appels à peine voilés à un coup d'Etat, Amara Benyounès s'est montré ferme en rappelant que l'Armée algérienne est républicaine et respecte la Constitution qui définit clairement son rôle. «Un coup d'Etat militaire est un scénario impossible», a martelé Amara Benyounès. A l'instar des autres meetings qu'il a animés dans d'autres wilayas, celui de Tizi Ouzou a été l'occasion pour Amara Benyounès de rappeler le véritable enjeu des élections législatives du 4 mai, à savoir le taux de participation. D'où la nécessité de se rendre en force aux urnes le jour J., a encore plaidé l'ancien numéro deux du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Amara Benyounès s'est ensuite lancé dans les pronostics concernant les mêmes élections en prévoyant qu'il serait impossible qu'un parti à lui seul obtienne la majorité absolue au sein de l'APN comme pour répondre à Djamel Ould Abbès qui avait affirmé la veille dans la même ville, que c'est le FLN qui allait sortir vainqueur absolu de ces élections. Selon Amara Benyounès, aucun parti politique ne pourrait obtenir 250 sièges dans le futur Parlement. De ce fait, des alliances entre les partis seront indispensables pour dégager cette majorité, a encore expliqué Amara Benyounès. Ce dernier a abordé, lors de son meeting à Tizi Ouzou, les questions d'actualité comme la crise financière et économique que vit l'Algérie depuis la chute du prix du pétrole en 2015. Une situation qui pourrait s'aggraver dans la mesure où des réformes économiques sérieuses ne sont pas engagées promptement. Amara Benyounès a aussi abordé la question de la paix et de la stabilité de l'Algérie dans un contexte international vulnérable. Le dernier point développé par Amara Benyounès est inhérent à la question de la langue amazighe qui jouit désormais du statut de langue nationale et officielle. Amara Benyounès a profité de cette occasion pour revenir brièvement sur la genèse du combat identitaire en Algérie ayant permis à la langue et culture amazighes de recouvrer leur statut en Algérie. Mais, a insisté Amara Benyounès, maintenant que le problème de la prise en charge politique de tamazight a été réglé, il faut mettre les bouchées doubles afin que tamazight devienne langue d'Etat. Et pour ce, les scientifiques et chercheurs dans le domaine de la langue amazighe devraient désormais prendre le relais après que les politiciens eurent fait ce qui était de leur devoir pour que tamazight retrouve sa place en Algérie. «Les partis politiques n'ont plus rien à faire dans ce travail concernant la promotion de tamazight», a conclu Amara Benyounès.