C'est surtout pour mener à bon port ses réformes que Abdelaziz Bouteflika a misé sur des ministres connus pour leur dévouement à la démarche présidentielle. Ainsi donc le FLN vient de rafler la mise dans le récent remaniement ministériel. Pas moins de 13 portefeuilles ont été décernés au FLN, talonné de près par le RND avec 7 ministères et le MSP qui «gagne» un cinquième poste ministériel, avec l'arrivée de Boudjerra Soltani, nommé ministre d'Etat, sans aucune autre précision. Il est clair, donc, que le chef de l'Etat, en sa qualité de président d'honneur du FLN, a voulu joindre l'utile à l'agréable : faire en sorte de renforcer l'Alliance présidentielle et garder ses hommes de confiance aux postes de souveraineté. Ceux, notamment de l'intérieur, des affaires étrangères, des finances et de l'énergie et des mines. Ces derniers qui, rappelons-le, n'ont aucune couleur politique, ou du moins ne l'ont pas exprimé ouvertement, ont accompagné le chef de l'Etat depuis son élection à la tête de la magistrature suprême, tantôt à titre de conseillers et tantôt comme membres du gouvernement où d'institutions clés de la République. C'est le cas de M.Mohamed Bedjaoui qui quitte le Conseil constitutionnel pour prendre les rênes de la diplomatie algérienne à la place de M.Abdelaziz Belkhadem. Le chef de l'Etat a surtout misé sur le facteur compétence, en nommant des technocrates rompus aux règles de la nouvelle conjoncture économique. C'est surtout pour mener à bon port ses réformes que Abdelaziz Bouteflika a misé sur des ministres connus pour leur dévouement à la démarche présidentielle. Le premier magistrat du pays aura, donc, attendu la décantation au sein du FLN, avec, notamment, la tenue de son 8e congrès, pour opérer le remaniement ministériel de dimanche dernier. C'est aussi, à la veille d'importantes échéances politique (campagne pour l'amnistie générale) et économique (adhésion de l'Algérie à l'OMC et réforme du système bancaire algérien), condition sine qua non au retour des investissements directs étrangers, que Bouteflika a décidé de mettre au point son «commando». L'objectif escompté par le président, à travers la nouvelle équipe gouvernementale, c'est avant tout d'impliquer toutes les forces politiques, du moins les principales, dans la mise en oeuvre de son programme approuvé par 85% des suffrages. Ce qui a fait de lui un président à part entière, ayant les coudées franches pour prendre les décisions qui s'imposent dans les différents secteurs d'activité. Pour le chef de l'Etat, et contrairement à ce qu'on laisse entendre, il ne s'agit en aucun cas, dans la configuration du gouvernement, de distribution de quotas en fonction de l'appartenance politique, sachant que l'Alliance présidentielle avec toutes ses composantes, est tenue d'exécuter sans sourciller le programme du président de la République. Même si, bien entendu, le facteur «majorité» est pris en ligne de compte dans le choix de la nouvelle équipe gouvernementale.