La mission ne peut que s'avérer impossible pour le nouveau gouvernement issu du dernier remaniement qui a vu l'arrivée au staff de l'Exécutif, d'une majorité de personnalités acquises au mouvement de redressement que mène actuellement le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Si l'empreinte d'Ouyahia demeure évidente dans cette composition, il n'en demeure pas moins que l'équipe ministérielle, aux commandes depuis quarante-huit heures, aura à affronter une majorité FLN à l'APN. Une position fort inconfortable pour les nouveaux commis. Un précédent dans l'histoire de la jeune expérience du pays dans le multipartisme. Ainsi à quelques nuances près, les ministres qui viennent de rejoindre ceux désignés le 5 septembre dernier par le chef de l'Etat, sont de fervents adeptes du mouvement de redressement du 8e congrès, lesquels refusent à Benflis de se présenter à la présidentielle de 2004 au nom du plus vieux parti. Ils seraient là pour service rendu. Ces dissidents de la ligne Benflis, ont, selon certaines sources et comme a pu le constater la presse nationale au lendemain du remaniement, été suggérés par le frère et non moins conseiller du président, Saïd Bouteflika. Si Ouyahia a pu placer Nouara Jafar Saadi, membre du bureau national du RND, le reste du groupe ministériel nouvellement nommé, l'a été sur suggestions et après d'âpres négociations durant lesquelles le chef du gouvernement Ouyahia se serait montré particulièrement intransigeant, quitte «à rendre son tablier». De fait, le remplacement s'est fait à la tête de ministères clés engageant d'importantes réformes comme c'est le cas pour le département de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, détenu naguère par le professeur Abdelhamid Aberkane ou celui de la Formation professionnelle en plein chantier de rénovation et dont le portefeuille revenait au docteur Abdelhamid Abad. Le profil de la majorité des têtes de pont de ces ministères renseigne sur leur engagement inconditionnel aux côtés du président de la République, mais surtout leur militantisme au sein de la nébuleuse des «redresseurs» tels Mahmoud Khoudri (relations avec le Parlement). Tout aussi acquis à la cause du cercle présidentiel, Redjimi aura la tâche de faire passer le dossier portant sur la réforme hospitalière.