Des tiraillements se font entendre même au sein du pôle de la coalition Les animateurs de la scène politique s'amusent à échanger des tirs croisés en prenant l'opinion publique pour témoin. Les hostilités s'accentuent. Les partis haussent le ton durant cette deuxième semaine de campagne. Les animateurs de la scène politique s'amusent à échanger des tirs croisés en prenant l'opinion publique pour témoin. Le bras de fer n'est pas engagé seulement entre opposition et coalition. Des tiraillements se font entendre même au sein du pôle de la coalition. Les alliés traditionnels reviennent de nouveau à leur animosité. Entre le FLN et le RND, ce n'est pas la lune de miel. Le rendez-vous électoral ouvre la voie à des surenchères politiques. Les deux partis qui soutiennent à fond le programme du président Bouteflika laissent place à leur égoïsme en se disputant l'appartenance du président. Selon les déclarations du secrétaire général, Djamel Ould Abbès qui crie sur tous les toits, les réalisations faites par le président du parti n'ont pas laissé indifférents ses alliés. En réplique, le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia, lui, a fait une mise au point non voilée avant-hier. «Le président appartient à tous les Algériens», a déclaré Ouyahia, qui a mis de côté le temps d'une campagne électorale sa casquette de directeur de cabinet de la Présidence. Son porte-parole et tête de liste d'Alger Seddik Chihab a rajouté une couche en affirmant que le parti est «loin du parachutage, de la «chkara» et des fanfaronnades». Une déclaration qui vise, sans doute, le parti majoritaire qui a fait l'objet d'un scandale lors de la confection des listes électorales. Le feuilleton se poursuit durant cette campagne. Les reproches de Ahmed Ouyahia à Ould Abbès, de s'approprier le président Bouteflika, ne sont pas du goût du chef du FLN. Ould Abbès promet de rebondir sur ce sujet dans ses meetings. Le chef de file du FLN a promis de «répondre avec beaucoup d'élégance». Au fur et à mesure que la campagne s'approche de la fin, la tension va monter d'un cran au point de provoquer des polémiques entre les deux partis majoritaires. En tout cas, le docteur Ould Abbès a promis de lui répondre. Ce n'est pas tout. Les propos de Ould Abbès sur son ambition de décrocher la majorité absolue exaspèrent même le Mouvement populaire algérien. Amara Benyounès a rétorqué à sa manière à Ould Abbès en lui rappelant que le temps du parti unique est révolu. «Certains disent qu'ils vont avoir une majorité absolue. Mais il n'y a personne qui peut avoir 234 sièges à l'APN. Il va y avoir des alliances. Nous sommes obligés d'aller vers des alliances pour former le nouveau gouvernement parce qu'il faut une majorité parlementaire pour former le gouvernement et aucun parti politique ne peut, seul, disposer d'une majorité parlementaire et faire ce qu'il veut du gouvernement», a affirmé Amara Benyounès. Ce dernier a tenu à démontrer que «tous les systèmes de parti unique et de socialisme dans le monde ont échoué». Le discours politique adopté par le parti majoritaire qui veut s'octroyer tous les mérites à commencer par le déclenchement de la révolution et la libération du pays du joug colonial, le développement économique irrite plus d'un. De son côté, l'opposition, n'épargne pas les partis au pouvoir de critiques. Le Parti des travailleurs mène une campagne tambour battant contre le FLN en dénonçant avec force l'utilisation des sigles du patrimoine algérien. «Le FLN appartient à tous les Algériens et il n'est pas la propriété d'un groupe», plaident à chaque reprise les représentants de Louisa Hanoune. Le PT qui milite pour une assemblée élue crédible et qui sera au service du citoyen tente de rappeler par les preuves les récentes scènes où les partis de la majorité ont tourné le dos aux appels de la rue. «Pour que nul n'oublie la loi de finances 2017 et les augmentations qui ont étranglé les citoyens», «Basta à la corruption et au laisser-aller», lit-on sur des pancartes du PT diffusées sur les réseaux sociaux. Le RCD comme le FFS dénoncent également la corruption et la gestion catastrophique du pays par les partis au pouvoir. Les partis de la mouvance islamiste ne sont pas en reste. Ces derniers accablent les partis au pouvoir de critiques.