Pour que les abus commis par les autorités marocaines soient portés à l'attention du monde Le conseil de sécurité qui doit voter une nouvelle résolution le 27 avril est mis face à ses responsabilités par Amnesty international qui a appelé à doter la Minurso d'un mécanisme qui puisse mettre fin aux violations subies par le peuple sahraoui...Suivra... O.K.? Les Etats-Unis, qui président le Conseil de sécurité de l'ONU, prononceront-ils la sentence? Si l'on se fie à la dernière déconvenue infligée au souverain marocain par le nouveau locataire de la Maison-Blanche, il est fort probable que le royaume soit passé à la moulinette. Mohammed VI avait fait le pied de grue en Floride pour rencontrer le successeur d'Obama. «Mohammed VI sera l'hôte d'un déjeuner offert par le président américain» le 16 avril, pouvait-on lire sur le site du journal marocain Le 360. En vain. Donald Trump l'a ignoré. Le roi aurait apporté son soutien à Hillary Clinton, disent certains. Une humiliation qui pourrait être suivie par une débâcle politique la semaine prochaine. Le Conseil de sécurité, qui doit voter une nouvelle résolution le 27 avril est, en effet, mis face à ses responsabilités par Amnesty International qui a appelé à doter la Minurso d'un mécanisme qui puisse mettre fin aux violations subies par le peuple sahraoui. L'habilitation de la Minurso à surveiller les droits de l'homme au Sahara occidental est «cruciale pour que les abus commis par les autorités marocaines soient portés à l'attention du monde, pour désigner les responsables et améliorer le respect des droits de l'homme», a souligné l'ONG citée par une dépêche de l'APS datée d'hier. «La mission de l'ONU au Sahara occidental est la seule opération onusienne de maintien de la paix, sans une composante des droits de l'homme. Il y a plus d'un quart de siècle depuis sa création et il est grand temps de mettre à niveau son statut pour lui permettre de faire des rapports sur les violations», a précisé l'organisation qui milite pour la libération des prisonniers d'opinion, le droit à la liberté d'expression, l'abolition de la peine de mort et de la torture, l'arrêt des crimes politiques... Amnesty a signalé également avoir répertorié tout au long de ces dernières années, «la montée des violations des droits de l'homme et en particulier les restrictions arbitraires imposées aux manifestants pacifiques et aux militants qui soutiennent l'autodétermination du Sahara occidental». L'ONG basée à Londres, qui jouit d'une voix consultative auprès de l'ONU, a souligné avoir constaté tout au long des dernières années, «la montée des violations des droits de l'homme et, en particulier, les restrictions arbitraires imposées aux manifestants pacifiques et aux militants qui soutiennent l'autodétermination du Sahara occidental» tout en relevant «les violations» des droits des Sahraouis détenus au Maroc à un procès équitable et la «torture et d'autres mauvais traitements» dont ils sont victimes. Les forces de répression marocaines ont été prises maintes fois, la main au collet. A chaque fois leurs exactions sont restées impunies. Dans un document présenté au mois d'octobre 2012 au Conseil de sécurité, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour la justice et les droits de l'homme, avait déjà fait référence à l'utilisation des techniques de torture par le Maroc sur son propre sol et contre les opposants qui défendent la cause sahraouie. «Il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c'est très répandu ou si c'est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l'ignorer», avait déclaré, le 23 octobre 2012 à la presse, Juan Mendez qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. «Le gouvernement marocain continue de faire usage de la brutalité et du mépris des droits de l'homme comme moyens d'oppression contre le peuple sahraoui et ce, avec l'impunité quasi totale», avait dénoncé le Centre Robert F. Kennedy (RFK Center) pour la justice et les droits de l'homme dans un rapport rendu public le 19 avril 2013. «Si l'ONU veut faire valoir que les droits de l'homme constituent un pilier de ses missions, les membres du Groupe des amis du Sahara occidental et le Conseil de sécurité doivent créer un mécanisme au sein de la Minurso...», a ajouté l'ONG américaine. Les «Cinq» oseront-ils? Nous le saurons le 27 avril.