Le Palais des expositions des Pins Maritimes dédiera ses activités et réservera ses vastes pavillons jusqu'au 7 mai exclusivement à l'agriculture, à travers une première en Algérie, le Forum méditerranéen de l'agriculture et du développement rural. Trois salons de dimension internationale orneront les larges espaces du palais. Le salon des productions et de la santé animales (Sipsa), celui du machinisme et de l'équipement agricoles. La tenue de ces deux salons coïncidera avec l'organisation du Med Agri. C'est la première édition du Salon méditerranéen des productions végétales. L'ouverture de ce forum a eu lieu hier, par le ministre de l'Agriculture, M.Saïd Barkat, lequel a surtout insisté, à l'occasion de son intervention devant les exposants, sur l'ouverture du marché algérien avec la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion à l'OMC. «Nous ne ferons aucune distinction, Algériens et étrangers seront traités sur un pied d'égalité.» Quel rôle jouera l'Etat en tant que force publique dans cette nouvelle conjoncture? Barkat rassure: «L'Etat va se retirer de l'activité commerciale, mais continuera de jouer son rôle de régulateur, en contrôlant le marché et veillera au respect de la sécurité alimentaire». Il ajoute cette mise au point: «l'Etat ne fera pas de commerce.» Barkat a rebondi sur l'épineuse question de la production laitière en Algérie, rappelant dans ce sens, que l'Algérie est le premier consommateur laitier du Maghreb, avec un marché annuel de 1,7 milliard de litres. «Cette consommation augmente régulièrement alors que le volume de la collecte a régressé de manière significative (-18%)», selon le ministre. Cette augmentation a provoqué une forte demande que seules les importations massives de poudre de lait pouvaient satisfaire. «La facture des importations de lait a connu une hausse de plus de 80% durant 2004.» Quelle solution pour remédier à cette situation? l'Algérie consomme 3 milliards de litres de lait par an, et devrait plus se consacrer à la réorganisation de la chaîne de collecte. Par ailleurs, dans le même volet, certains exposants ont fait savoir que les prix actuels du lait finiront tôt ou tard par augmenter au regard des prix de vente sur le marché international, et par conséquent, il faudra aux consommateurs algériens se préparer à cela. Le gouvernement qui a évité jusque-là ce sujet qui risque de faire des vagues de contestation sociale est placé, selon les observateurs devant un choix : continuer à subventionner une partie du prix ou faire graduellement un rééquilibrage des tarifs. «Une méthode souvent utilisée pour faire en quelque sorte avaler la pilule amère», précise-t-on.