Plus de 300 opérateurs étrangers et nationaux prennent part à cette manifestation qui se déroulera jusqu'au 6 mai prochain. C'est une première en Algérie. Le Forum méditerranéen de l'agriculture et du développement rural a ouvert ses portes, hier, au palais des expositions. Organisée par le groupe El-Fayet sous le haut patronage du ministre de l'agriculture, Saïd Barkat, cette manifestation économique, qui jumelle, en fait, trois Salons internationaux portant respectivement sur la production et la santé animales, le machinisme et le développement agricole et des productions végétales, durera jusqu'au 6 mai prochain. Intervenant au moment où le secteur agricole algérien connaît de profondes réformes, notamment à l'orée de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et de la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, le Forum méditerranéen de l'agriculture et du développement rural a suscité une large participation autant des opérateurs nationaux qu'internationaux. Ils sont 44 étrangers à y prendre part aux côtés de 80 exposants nationaux. Si l'objectif, comme l'a souligné le président du forum, le Dr Amine Bensemmane, est de faire le point sur les dernières évolutions qu'a connues le secteur de l'agriculture et du développement rural dans notre pays, la manifestation organisée au palais des expositions permettra aussi une prise de contact avec les différents opérateurs, notamment entre les étrangers et les nationaux. D'ailleurs, un colloque scientifique se déroulera en marge des trois salons. Plusieurs importants thèmes, dont le principal est la génétique animale, sont inscrits au programme. Ils porteront sur les expériences françaises et autrichiennes dans la génétique bovine, de la production laitière, “un sujet de l'heure en Algérie”. Par ailleurs, un forum sur la nutrition animale est également programmé lors de cette manifestation où il sera aussi question du machinisme agricole organisé dans le cadre du salon Agrisime. Cet événement doit permettre à l'agriculture, selon le Dr Bensemmane, “de dégager des excédents grâce à la modernisation de l'exploitation agricole qui passe par la mécanisation et par l'introduction des normes nouvelles d'exploitation”. Le ministre de l'Agriculture, Saïd Barkat, accompagné hier au Palais des expositions par le corps diplomatique, a affirmé devant les participants à cette manifestation la volonté de l'Etat d'assumer ses missions relatives, notamment à la sécurité alimentaire des populations. Rassurant les opérateurs présents, il dira, en effet, qu' “il n'y aura aucune distinction entre les opérateurs nationaux et étrangers, le marché étant libre”. “L'Etat, qui se retire des créneaux commerciaux, ajoutera-t-il, assumera ses missions de contrôle, de régulation”, car, selon lui, “le contrôle sanitaire est du ressort des pouvoirs publics qui doivent l'assumer avec leurs moyens, quitte à former des personnels qualifiés à l'étranger pour mener à bien cette mission publique”. Mettant en relief l'importance du savoir-faire dans le domaine de l'agriculture et les effets attendus de la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre a souligné que “cette organisation internationale, qui ne signifie pas seulement la mondialisation des échanges de marchandises, doit véhiculer la libre circulation des personnes et des cultures”. Saïd Barkat a mis, par ailleurs, l'accent sur l'importance d'associer à cette manifestation tous les professionnels algériens, y compris la chambre de l'agriculture qu'il a appelée au passage “à produire méditerranéen en s'orientant vers les produits du terroir, qui sont bio à 60 %”. “Nous tendons vers cet objectif avec la participation des professionnels en commençant par la labellisation et la certification de ces produits”, a-t-il indiqué, tout en mettant en relief l'apport des jeunes diplômés universitaires algériens, qui disposent d'un savoir-faire. “Nous comptons également sur les pays méditerranéens pour investir dans notre agriculture, qui renferme de nombreux atouts dont la production des primeurs durant toute l'année”, a souligné Saïd Barkat qui a invité les opérateurs étrangers à investir dans les domaines, notamment de la mécanisation, la fertilisation, les techniques de conditionnement, le transport et le négoce. Il a évoqué, à cette occasion, les actions multiformes menées actuellement pour arriver à couvrir les besoins nationaux en lait, estimés à 3 milliards de litres. K. D.