M'barek Aït Menguellet, Amar Ould Hamouda et Salah Aït Mohamed Saïd sont revenus ce vendredi. Le village Aït Allaoua, situé dans la commune d'Iboudraren, daïra d'Iferhounen, s'est remémoré trois de ses enfants morts pour l'indépendance de l'Algérie. Dans une ambiance de fête empreinte de fierté, une stèle a été inaugurée à la mémoire de M'barek Aït Menguellet, Amar Ould Hamouda et Salah Aït Mohand Saïd. Une foule nombreuse était présente aux côtés des élus et des autorités locales ainsi que les représentants de l'ONM, Si Ouali Aït Ahmed et les familles de ces grandes figures de la révolution. En fait, la présence des représentants des organisations des moudjahidine et des fils de chouhada à la cérémonie était fortement symbolique. Les hommes dont la mémoire est soigneusement gardée par leurs compagnons de combat et les populations ont été longtemps retirés des annales de l'histoire de la révolution. Leur seul tort était d'avoir soulevé la dimension amazighe de l'Algérie encore sous le joug colonial. Ce fut donc une reconnaissance incontestable de leur combat. Ils ont été dans les postes avancés de la lutte pour l'indépendance. Ce vendredi donc, une stèle a été inaugurée en leur mémoire au village Aït Allaoua. Pour recadrer un peu les débats de ces décennies post-indépendance, Si Ouali Aït Ahmed a, dans son intervention comme témoin, insisté sur le fait que M'Barek Aït Menguellet et Amar Ould Hamouda ont été reconnus comme martyrs de la révolution en 1962. L'orateur lancera par la même occasion un appel à la famille de Salah Aït Mohamed Saïd pour se rapprocher de l'ONM qui se chargera du dossier afin de l'inscrire parmi ses compagnons de combat, morts au champ d'honneur pour que vive l'Algérie indépendante. Prenant la parole pour exprimer sa joie et ses remerciements aux présents, le fils de M'Barek Aït Menguellet, Ouahab, actuellement président de l'APC de Tizi-Ouzou a tenu, avec émotion, à rappeler que c'est bien son père et ses compagnons qui ont mis sur pied les premières cellules de l'Organisation Spéciale dans les wilayas de l'Ouest algérien. Leur combat pour l'indépendance de l'Algérie revêt toute sa signification en sachant donc que les hommes, accusés souvent d'être des Berbères qui s'assument, ont mené le combat en dehors de la wilaya de Tizi Ouzou. L'Algérie entière était leur maison et ils sont morts pour lui redonner sa dignité. Dans l'après-midi de la journée de vendredi, un vibrant hommage a été rendu à Djaffar Ouahioune, Mustapha Bacha, Aït Hamouda Kamel et Yousfi Azeddine. Les présents ont également déposé des gerbes de fleurs sur les tombes, de Chabane Ouahioune et Saïd Ouahioune. La fête s'est poursuivie dans l'après-midi au village Ighil Bouammas au niveau du siège de la dynamique association «M'Barek Aït Menguellet». Un déjeuner a été offert en l'honneur des présents au niveau de ce beau et hospitalier village. Enfin, rappelons que ces hommes ont subi les foudres des messalistes pour avoir contesté leur vision unique de l'Algérie. Condamnés par leurs détracteurs, mais pas par l'Histoire. Preuve en est: les nouvelles générations d'Algériens adhèrent à leur vision.