Le bellicisme affiché de Mohammed VI contre l'Algérie ne date pas d'hier Le pouvoir marocain a soutenu l'agression militaire, les bombardements, qui ont chassé les Syriens de chez eux. Notre voisin de l'Ouest n'est pas à une incongruité près. L'incohérence, l'indécence sont ses marques de fabrique. Et lorsqu'il y ajoute une bonne dose de mensonges c'est un tajine royal qui nous est servi! Cette fois-ci c'est à travers le drame du peuple syrien qu'il compte salir l'image de l'Algérie. Le pouvoir marocain verse des larmes de crocodile sur la situation des réfugiés syriens alors qu'il a soutenu l'agression militaire, les bombardements, qui les ont chassés de chez eux. Tandis que la diplomatie algérienne n'a eu de cesse d'appeler à une solution politique dans ce pays, des centaines de Syriens ont été accueillis à travers le pays et y mènent une vie des plus paisibles. C'est ce que l'on constate, pour nous qui y vivons en permanence. Vu de Rabat c'est autre chose. Un enfer! Le ministère marocain de l'Intérieur a fait état de la «situation dramatique des immigrants syriens sur le territoire algérien et les conditions difficiles qu'ils traversent», dans un communiqué publié le 21 avril répercuté par les médias marocains. Le Maroc «dénonce les comportements inhumains des autorités algériennes à l'encontre de ces migrants, d'autant plus qu'il s'agit de femmes et d'enfants dans une situation très vulnérable», poursuit le texte. «Ce n'est pas la première fois que les autorités algériennes procèdent à l'expulsion d'immigrants vers le territoire marocain, des comportements similaires ayant été enregistrés par le passé», a ajouté la même source. Pour qui se prend le premier flic du royaume? Encore un peu et on aurait cru que le document émanait du HCR, le Haut Commissariat aux réfugiés. Le ridicule ne tue pas. Le pouvoir marocain est connu pour sa froideur devant les drames humains. Celui que vit, en particulier, le peuple sahraoui dont il a annexé les terres en 1975. Quant au sien, Tazmamart, Derb Moulay Cherif...Ces lieux de torture où se sont éteintes à jamais les puissantes et attachantes voix d'opposants au trône alaouite, en témoignent. Saïda Menebhi, professeure d'anglais à Rabat, arrêtée le 16 janvier 1976, incarcérée à la prison de Casablanca, sera mise à l ́isolement. Elle s ́est éteinte le 11 décembre 1977 après 34 jours de grève de la faim. Abdellatif Zeroual, philosophe, poète et membre de la direction nationale d ́Ilal Amam (Mouvement marxiste, ndlr), a rendu son dernier soupir en 1974, sous la torture. Amine Tahani rendra l ́âme, lui aussi, sous la torture le 6 novembre 1985... «Puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart avant que, grâce à la lutte de Christine Daure (sa compagne, ndlr), les portes du bagne s ́ouvrent sur les 28 survivants?», avait écrit, en 2004, Abraham Serfaty, opposant farouche au régime du souverain marocain dans un texte intitulé «L ́héritage de Hassan II». Un témoignage qui restera gravé dans le marbre. Une des pages les plus sombres du Maroc, de la férocité de son système, que l'on rappellera, par devoir, au trône marocain qui a la mémoire courte et la langue trop pendue. Les autorités marocaines n'en sont pas à leur première accusation concernant les réfugiés syriens. «Depuis dimanche dernier (26 janvier 2014, ndlr), nous recevons au quotidien des groupes de réfugiés syriens refoulés par les autorités algériennes», avait déclaré au site afrik.com. Mbarka Bouaida, l'ex-ministre marocaine déléguée des Affaires étrangères. Ce qui lui avait valu une véritable volée de bois vert de la part de l'ancien porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. «Cette interview est une bouillie de contrevérités pétrie de mauvaise foi. Les prétendues opérations d'expulsion de ressortissants syriens par les autorités algériennes vers le territoire marocain participent d'une grossière mise en scène qui ne trompe personne», lui avait rétorqué, Amar Belani. Près de trois ans plus tard le Maroc récidive. Une attitude grotesque qui ne doit cependant pas occulter le côté sournois des noirs desseins que nourrit le monarque chérifien vis-à-vis de notre pays. Le bellicisme affiché de Mohammed VI contre l'Algérie est attesté. Il ne date pas d'hier. Il en a hérité comme il a hérité du trône...