De wilaya agricole, Bouira s'industrialise Le lancement hier du projet du groupe Ival, représentant du géant italien Iveco, laisse penser que cette fois est la bonne. Depuis six années l'activité au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled-Oued el Berdi traînait. La détermination du nouveau wali, la fermeté de l'ex-wali, Maskri, le changement à la tête de la direction de wilaya (DIM) sont autant de facteurs qui ont contribué à une réelle relance au niveau de ces espaces. La dernière visite du wali dans la zone industrielle de Oued El Berdi- Sidi Khaled a permis de diagnostiquer concrètement le mal qui ronge le secteur. La raison essentielle est résumée dans cette déclaration de l'ancien wali Nacer Maskri qui, en mars 2015 disait: «Notre wilaya a besoin d'entreprises sérieuses, qui veulent travailler et apporter un plus. L'Etat vous a accordé toutes les facilitations possibles et imaginables, et vous, que faites-vous? Vous faites du surplace. C'est inacceptable!». Se référant à ce constat, le nouveau locataire et depuis son intronisation a décidé de secouer le cocotier et de suivre en permanence ce dossier. Il est conforté dans sa volonté par une réalité très en deçà des espérances puisqu'il était question de 1890 postes d'emploi créés sur les 6000 prévus. Sur 85 projets prévus en 2014, seuls 23 sont opérationnels, 37 en réalisation avec des taux variant de 23% à 85%, deux sont à l'arrêt, 12 en cours d'annulation et 11 non lancés. Le wali a aussi rappelé à l'ordre son administration pour accélérer les travaux de viabilisation de l'extension puisque les 240 millions de DA réservés à l'opération sont disponibles après une longue période de blocage au ministère des Finances. Les études sont confiées à l'Entreprise nationale Cosider engineering. En rattachant la zone de Oued El Berdi à Alger, son extension, sa dotation en gaz, électricité, eau... donne déjà les premiers signes d'une vraie relance. Le domaine est resté longtemps à Bouira, une suite infinie de promesses et de projets sur papier. Ces deux dernières années, un réel nouveau souffle a été donné par les pouvoirs locaux à ce secteur pourvoyeur d'emploi et créateur de richesse. En décidant de dépoussiérer le dossier de la zone industrielle, l'administration de la wilaya a permis l'arrivée de réels investisseurs en lieu et place de ces faux qui accaparaient les lieux pour les orienter à d'autres fins. Le nouveau wali, Mouloud Chérifi, a réservé depuis son installation plusieurs sorties sur les zones de Oued El Berdi et Dirah. Plus d'une centaine de projets d'investissement ont été mis en service depuis la création, en 2011, du Comité d'aide à la localisation et à la promotion de l'investissement et de la régulation foncière (Calpiref) dans la wilaya de Bouira. Depuis sa mise en place, le Calpiref a mis en service 104 projets d'investissement. Ces projets sont répartis sur plusieurs zones, dont notamment la zone industrielle de Sidi Khaled dans la commune de Oued El-Berdi (sud), ainsi que dans les 12 zones d'activités de la wilaya. Un montant global de près de quatre milliards de dinars a été alloué par les pouvoirs publics pour la réalisation de ces projets d'investissement, dont des laiteries, une zone sous douane pour véhicules, des projets implantés dans la zone industrielle de Sidi Khaled, qui s'étend sur une superficie de 225 hectares. Des unités de production d'adducteurs en ciment, d'éponge industrielle, de menuiserie en bois et en aluminium et aussi de carreaux en céramique, ainsi qu'un complexe agroalimentaire, figurent également parmi les projets en activité dans cette zone. Devant la demande de plus en plus croissante, il a été procédé à une extension dont la superficie rajoutée avoisine les 189,6 ha. La direction de l'industrie a par ailleurs retenu 39 projets. Huit sont en cours de réalisation au niveau de ce parc industriel qui, une fois achevés, généreront près de 6 389 postes d'emploi. Parmi ces projets, figurent notamment un centre de logistique automobile, une usine de fabrication de tuiles et d'accessoires, ainsi qu'une autre usine pour la fabrication de câbles électriques qui devra employer, une fois opérationnelle, plus de 200 travailleurs, une usine de fabrication de pièces de haute précision du groupe Betar-industrie selon les prévisions de la direction du secteur. La wilaya de Bouira compte actuellement une zone industrielle et 13 zones d'activités, dont 12 sont opérationnelles, alors que celle implantée à Dirah (sud) attend une opération de viabilisation dont l'étude est déjà finalisée. Précisons que le Calpiref avait validé la création de cinq nouvelles zones d'activités à Lakhdaria, à Sour El-Ghozlane, à Bir Ghbalou, à Dirah et à El-Hachimia. Parce que Bouira est stratégiquement bien placée, elle peut devenir un pôle national de développement industriel. Cet avantage a amené plusieurs investisseurs à émettre le voeu de s'y installer. C'est le cas notamment du groupe Hyundai Motors Algérie, hélas parti ailleurs, du groupe Arcofina Holding Algérie partenaire du groupe chinois Faw, du géant allemand Sovac... les responsables avaient dirigé ces investisseurs vers Dirah où une mégazone de plus de 800 hectares a été dégagée. Dans le même créneau, un autre investisseur s'est installé. Il s'agit du projet de montage de véhicules Ival spécialiste des camions et les tracteurs agricoles du groupe italien Iveco-Fiat. Ce projet, à la différence des autres, a pu être implanté sur une assiette de 10 ha, une surface disponible dans le périmètre de l'extension de Oued El Berdi.