Les cours ont regagné du terrain Après un début de semaine très laborieux, les prix du pétrole remontaient légèrement, hier, vers 11 heures pour faiblir aux environs de 15 heures, demeurant à l'écoute de l'Opep. Silence radio et suspense pour le moment; donc: retour à la case départ. On est cependant loin de la situation angoissante qui prédestinait au baril un niveau qui mettrait sens dessus dessous l'économie nationale, engloutirait la trésorerie du pays jusqu'au dernier dinar. Les cours du Brent oscillent actuellement autour des 52 dollars, alors qu'ils évoluaient autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016. Il n'empêche que depuis sa résurrection qui n'a pu être rendue possible que grâce à l'accord historique conclu à Alger lors d'un sommet de l'Opep qui s'est tenu, le 28 septembre, en marge du 15ème Forum international de l'Energie, il a tendance à jouer au yoyo. Les cours de l'or noir qui s'affichaient le 3 janvier à plus de 58 dollars à Londres et à plus de 54 dollars à New york ont clos la semaine dernière à 51,57 dollars pour le Brent et à 49,20 dollars pour le WTI. Hier ils donnaient l'impression de vouloir rebondir. Vers 11h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 51,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de lundi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 12 cents à 49,35 dollars. La tendance semblait vouloir s'inverser vers 15 heures. Le Brent s'affichait sous les 52 dollars. La baisse de la production de pétrole de près de 1,8 million de barils par jour décidée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses 11 alliés, parasitée par la production du pétrole de schiste américain qui a repris de plus belle depuis que l'or noir a repris des couleurs semble avoir atteint ses limites. Cette réduction de l'offre des pays Opep - hors Opep devait prendre fin début juillet. Le marché est aux abois. Il risque d'être inondé. «Selon le décompte de (l'entreprise privée) Baker Hughes, le nombre de puits en activité aux Etats-Unis a augmenté pour la quatorzième semaine consécutive, et est désormais à un plus haut en deux ans», a commenté Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Le baril pourrait s'enfoncer. L'Opep doit contre-attaquer. Quelle décision sera prise pour éviter une nouvelle dégringolade des prix? Le cartel et ses soutiens envisagent de prolonger la baisse de leur production. L'annonce sera faite en principe le mois prochain. «Le comité ministériel constitué de l'Algérie, du Koweït, du Venezuela, de la Russie et du Sultanat d'Oman, a étudié la possibilité de prolonger les réductions pour six mois supplémentaires», avait déclaré le ministre koweïtien du Pétrole Essam al-Marzouk lors de la 2ème réunion du comité chargé de son suivi qui s'est tenue dans son pays. Cela se précise. Les experts confirment. «Les cours ont regagné du terrain grâce au comité technique de l'Opep, qui a recommandé une extension de six mois de l'accord», ont fait remarquer les analystes de JBC Energy. «Si l'Opep renouvelle son accord, les réserves des pays de l'Ocde devraient retrouver leur moyenne sur cinq ans au deuxième semestre de l'année», ont renchéri leurs homologues de Société Générale. «Ce n'est plus vraiment une surprise, puisque les influents pays du Golfe avaient exprimé leur soutien à une prolongation de la réduction convenue», ont souligné les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank dans une note. En attendant, le suspense est maintenu. Le doute aussi. Et le baril qui donnait l'impression de vouloir repartir à la reconquête de ses gains perdus risque encore de laisser des plumes. Les prix du pétrole ont reculé, vendredi dernier, à leur plus bas niveau depuis un mois.