Les cours de l'or noir se maintenaient toutefois au-dessus des 55 dollars hier à Londres en cours d'échanges européens. La vague de froid qui sévit actuellement en Europe et aux Etats-Unis n'a finalement pas suffi à servir de propulseur au baril. Il va falloir très certainement plus que des flocons de neige ou de froid polaire pour réchauffer un baril qui a tout de même été sorti du fond du puits par l'accord historique conclu lors du sommet de l'Opep qui s'est tenu à Alger le 28 décembre en marge du 15ème Forum international de l'Energie. Il a servi de socle aux pays producteurs (Opep et hors Opep) qui ont décidé de retirer du marché près de 1,8 million de barils le 10 décembre à Vienne en Autriche. Une décision qui sest avérée salvatrice puisque les prix du pétrole qui donnaient l'impression de patauger ont fini par se redresser pour se hisser au-dessus des 55 dollars tout en affichant une volonté certaine à vouloir atteindre la barre des 60 dollars. Un objectif qui pour l'instant est hors de portée. Les cours de l'or noir se maintenaient toutefois au-dessus des 55 dollars à Londres en cour d'échanges européens. Hier vers 12h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 55,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 23 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars cédait 21 cents à 52,80 dollars. Les prix du pétrole reculaient mardi en cours d'échanges européens, cédant du terrain face à la vigueur du dollar en l'absence de nouvelles informations sur la production nous dit-on. «Si le dollar continue de grimper, il sera difficile de justifier des achats de pétrole avant la publication des données sur les réserves américaines», a signalé Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Le baril n'a cependant pas flanché sans avoir tenté de redresser l'échine. «Les prix se sont temporairement redressés dans la nuit, mais ont effacé une partie des gains de la semaine dernière, qui étaient en partie dus à la possibilité de nouvelles sanctions des Etats-Unis contre l'Iran», a souligné M. van Dulken. Il est, cependant, surtout à craindre la production américaine de pétrole de schiste qui a repris de plus belle depuis que les prix ont repris du poil de la bête. Le rebond remarquable des prix a aiguisé l'appétit des Américains qui se sont remis à pomper de plus belle. «La décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de limiter sa production a dopé les prix depuis le 30 novembre, ce qui a ranimé la production de pétrole de schiste», a fait remarquer Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Il restera donc cette inconnue car en ce qui concerne l'Organisation des pays producteurs de pétrole et ses alliés les cartes sont sur le tapis. «En 2017, la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) est la partie connue du puzzle. Même si tous les pays ne respectent pas complètement leur accord de limitation des extractions, la tendance à la baisse est claire. Reste à savoir de combien les producteurs américains de pétrole de schiste augmenteront la leur» se sont questionnés les analystes de UniCredit. L'Opep est en tout cas décidée à ne pas se laisser faire et à défendre ses intérêts bec et ongles. Le cartel et ses alliés ont déjà réduit leur offre de 1,5 million de barils par jour. «Le respect (des accords) est excellent, c'est vraiment formidable», s'est félicité le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Falih, à l'issue de la réunion d'évaluation de la baisse qui s'est tenue le 22 janvier à Vienne. L'Algérie a réduit plus que son quota, soit plus de 50.000 barils/jour. Le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa a annoncé, dans un entretien accordé à l'agence Bloomberg, qu'elle pourrait réduire son offre de 65.000 barils/jour au lieu de 50.000 pour soutenir les prix. Pendant ce temps-là le baril avance... clopin-clopant.