L'arrestation du premier élément a permis d'exploiter la piste qui mènera plus tard les enquêteurs à plusieurs autres suspects. Les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale de Tigzirt viennent de démanteler une bande de malfaiteurs spécialisés dans le vol de bétail. Le réseau agissait, selon le communiqué de la cellule de communication de ce corps de sécurité, dans les communes de Mizrana, Makouda et Attouche situées sur le littoral de la wilaya de Tizi Ouzou. En fait, l'opération a été réussie grâce à l'exploitation de renseignements obtenus après le dépôt d'une plainte par un citoyen du village Azroubar, au mois de mars dernier. La victime signalait la disparition de son cheptel caprin. Immédiatement, les éléments de la gendarmerie de Tigzirt se sont déplacés sur les lieux pour un constat et une enquête a été déclenchée. Quelques semaines plus tard, les premiers éléments de l'enquête faisaient apparaître qu'il s'agissait d'un acte commis par un individu mais qui n'agissait pas seul. Les investigations et les recoupements avec des faits similaires signalés dans la région mèneront ainsi à l'arrestation d'un premier élément à bord d'un véhicule H100. Le véhicule a été utilisé dans plusieurs vols de bétail. Aussi, l'arrestation du premier élément a permis d'exploiter la piste qui mènera plus tard les enquêteurs à plusieurs autres suspects. En tout, la bande a commis cinq vols de bétail dans cette région fortement boisée du massif du Mizrana connue pour l'élevage caprin. Le réseau agissait donc dans plusieurs communes, à savoir Tigzirt, Mizrana et Makouda. Au niveau de cette dernière, le village le plus touché est Attouche. Présentés au parquet de la ville de Tigzirt, les auteurs arrêtés ont été mis sous mandat de dépôt en attendant de comparaître pour les faits qui leur sont reprochés. Par ailleurs, il est à signaler que la région, située sur le littoral et aux limites administratives de la wilaya de Boumerdès connaissent une activité accrue de ces réseaux de banditisme. Vraisemblablement, ils ont hérité d'un terrain occupé, durant plusieurs décennies, par les groupes terroristes qui écumaient le massif forestier de Mizrana. Pendant longtemps, les routes reliant ce versant au chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou sont restées infréquentables à cause de cette activité. Les hauteurs connues sous l'appellation de Chréa et de la Crête étaient des zones rouges où il ne fallait surtout pas s'aventurer. Durant les années 1990, les faux barrages dressés par les groupes terroristes avaient fait de nombreuses victimes. Vaincus, ces derniers ont libéré l'espace mais vite occupé par les bandes qui faisaient les mêmes pratiques. Des faux barrages étaient dressés sur les hauteurs faisant disparaître des véhicules et des personnes. La situation a d'ailleurs fait réagir une quinzaine de villages situés dans ces communes. Dans une déclaration rendue publique, il y a une année, les habitants de ces localités lançaient un appel au ministre de l'Intérieur et toutes les parties concernées pour accroître la sécurité dans la région qui subit le diktat des bandes organisées. Celle qui est tombée à Mizrana en est un exemple illustrant le malaise vécu par des populations qui ont constamment la peur au ventre pour leurs matériels et également pour leurs vies.