Les citoyens du village Azrou Bouar, situé à Mizrana, ont fermé hier le siège de la mairie pour protester contre l'état d'abandon dont ils souffrent depuis plusieurs années. Parallèlement à l'action de protestation au niveau de la mairie, les contestataires ont organisé un sit-in devant le siège de la daïra de Tigzirt. Hier sur les lieux, les jeunes du village Azrou Bouar ont barricadé toutes les ruelles menant vers la mairie de Mizrana à l'aide des troncs d'arbres et de pierres. Des banderoles ont été accrochées exprimant le ras-le-bol général qui règne dans cette région du littoral, située également en plein milieu du massif forestier de Mizrana. Parmi les raisons principales évoquées par les jeunes du village, figure incontestablement la nécessité de rouvrir le bureau de poste fermé depuis plusieurs années, à cause de l'insécurité et le terrorisme. En effet, la région située dans le massif forestier de Mizrana a connu deux décennies des plus sanglantes. Les terroristes qui s'y repliaient, ont semé la peur et la terreur dans cette contrée. Par la suite, ce sont les groupes de bandits qui ont pris le relais, se cachant derrière l'alibi terroriste. Divers groupes de malfaiteurs se faisaient passer pour des terroristes pour procéder à de faux barrages, des incursions dans les commerces et même des attaques armées. Le bureau de poste local a, par voie de fait, subi les affres de ce banditisme. Il a été cambriolé plusieurs fois. Une situation qui a conduit les pouvoirs publics à sa fermeture, contraignant ainsi les villageois à se rabattre sur le plus proche situé dans la ville de Tigzirt ou éventuellement pour les personnes possédant un véhicule, à Iflissen. Parallèlement à cette raison, les villageois n'ont pas omis de manifester et d'exprimer leur colère contre les services de Sonelgaz de Tigzirt, pour les récurrentes coupures de courant qui sanctionnent les commerces et les activités professionnelles des villageois. L'état des routes dégradées semble également parmi les raisons de la colère. Enfin, il est à rappeler que juste à côté de la commune, un peu au Sud, une autre commune connaît des troubles depuis près de deux mois. Jusqu'à hier, le siège de la mairie de Makouda ainsi que les bâtiments de la daïra étaient occupés par les villageois de Semghoun. Ces derniers se plaignaient du fait que leur village ne soit pas parmi ceux qui bénéficient de gaz de ville.